1 00:00:04,820 --> 00:00:05,580 B. 2 00:00:06,180 --> 00:00:08,380 Les droits et les obligations des parties. 3 00:00:09,680 --> 00:00:14,380 Le contrat administratif étant lié à la poursuite de l’intérêt 4 00:00:14,580 --> 00:00:20,560 général, son régime confère de véritables pouvoirs à l’administration, 5 00:00:20,760 --> 00:00:24,760 des pouvoirs spéciaux, si bien que le contrat administratif 6 00:00:24,960 --> 00:00:30,400 fait naître des relations inégalitaires entre l’administration qui dispose 7 00:00:30,600 --> 00:00:34,580 de pouvoirs particuliers et son cocontractant qui est un peu à sa merci. 8 00:00:35,480 --> 00:00:39,680 Toutefois, dans l’exécution du contrat, le cocontractant peut également 9 00:00:39,880 --> 00:00:44,160 faire valoir des droits auprès de l’administration et éventuellement, 10 00:00:44,360 --> 00:00:46,520 s’il y a un contentieux, devant le juge. 11 00:00:46,980 --> 00:00:48,160 Voyons ces aspects. 12 00:00:48,660 --> 00:00:51,940 Premièrement : les pouvoirs de l’administration. 13 00:00:53,280 --> 00:00:55,740 Sous-entendu les pouvoirs de l’administration cocontractante, 14 00:00:55,940 --> 00:00:56,700 vous avez bien compris. 15 00:00:57,900 --> 00:01:01,120 L’administration dispose de pouvoir qu’elle peut mettre en œuvre 16 00:01:01,320 --> 00:01:06,560 d’elle-même de manière autoritaire, c’est-à-dire sans avoir recours au juge. 17 00:01:07,300 --> 00:01:11,760 Les cocontractants de l’administration ne sont pas dotés de ces pouvoirs 18 00:01:11,960 --> 00:01:12,720 particuliers. 19 00:01:13,060 --> 00:01:17,380 Ils doivent avoir recours au juge en cas d’inexécution du contrat 20 00:01:17,580 --> 00:01:18,980 de la part de l’administration. 21 00:01:19,600 --> 00:01:22,580 L’administration, elle, peut agir d’elle-même tandis que 22 00:01:22,780 --> 00:01:27,960 le cocontractant de l’administration, lui, doit saisir le juge s’il veut 23 00:01:28,160 --> 00:01:31,420 faire valoir ses droits à l’exécution du contrat. 24 00:01:32,540 --> 00:01:35,820 Les pouvoirs de l’administration peuvent être rangés en deux catégories. 25 00:01:36,020 --> 00:01:41,000 Voyons la première catégorie, le pouvoir sur le contenu même 26 00:01:41,200 --> 00:01:41,960 du contrat. 27 00:01:43,440 --> 00:01:48,280 L’administration a un pouvoir en effet sur le contrat administratif 28 00:01:48,480 --> 00:01:50,600 lui-même, sur son contenu. 29 00:01:50,820 --> 00:01:56,460 L’administration peut modifier ses clauses de manière unilatérale. 30 00:01:56,720 --> 00:02:00,940 C’est un peu particulier, le contrat administratif est la 31 00:02:01,140 --> 00:02:06,040 loi des parties comme en droit civil, mais l’administration peut altérer 32 00:02:06,240 --> 00:02:11,900 les clauses du contrat sans passer par la signature d’un avenant avec 33 00:02:12,100 --> 00:02:12,860 son cocontractant. 34 00:02:13,220 --> 00:02:19,060 L’avenant, c’est un type de contrat 35 00:02:19,260 --> 00:02:21,720 qui a pour objet de modifier un contrat qui a été signé antérieurement. 36 00:02:22,280 --> 00:02:26,860 Dans le cas que nous étudions ici, il s’agit de celui d’un contrat 37 00:02:27,060 --> 00:02:30,220 administratif qui est modifié directement par l’administration 38 00:02:30,420 --> 00:02:35,280 sans qu’elle ait besoin d’obtenir le consentement de son cocontractant, 39 00:02:35,800 --> 00:02:38,060 donc modification unilatérale du contrat. 40 00:02:39,180 --> 00:02:42,560 Vous connaissez l’origine de ce pouvoir de l’administration, 41 00:02:42,760 --> 00:02:44,300 nous l’avons vu au premier semestre. 42 00:02:44,740 --> 00:02:48,900 C’est l’affaire Compagnie générale française des tramways de 1910. 43 00:02:49,100 --> 00:02:52,440 Pour rappel, le préfet des Bouches-du-Rhône avait demandé 44 00:02:52,640 --> 00:02:56,960 à la Compagnie des tramways d’augmenter le nombre de rames en circulation 45 00:02:57,160 --> 00:03:01,240 à Marseille pour adapter le trafic à l’accroissement de la population. 46 00:03:01,960 --> 00:03:07,340 C’était une manifestation de la mutabilité du service public. 47 00:03:07,540 --> 00:03:11,080 Le service public doit s’adapter aux évolutions de l’intérêt général, 48 00:03:11,560 --> 00:03:16,160 ce qui permet notamment à l’administration de modifier une 49 00:03:16,360 --> 00:03:20,520 concession pour adapter les caractéristiques de cette concession 50 00:03:20,720 --> 00:03:23,920 à l’évolution de l’intérêt général. 51 00:03:25,840 --> 00:03:29,080 Dans son arrêt, le Conseil d’État juge que le préfet des 52 00:03:29,280 --> 00:03:34,000 Bouches-du-Rhône, je cite ici la décision, "a le droit non seulement 53 00:03:34,200 --> 00:03:37,620 d’approuver les horaires des trains, mais encore de prescrire les additions 54 00:03:37,820 --> 00:03:41,820 et modifications nécessaires pour assurer dans l’intérêt du public 55 00:03:42,020 --> 00:03:44,720 la marche normale du service". 56 00:03:45,700 --> 00:03:50,400 Le principe de mutabilité du service public est donc à la source de 57 00:03:50,600 --> 00:03:57,540 ce pouvoir de modification unilatérale du contrat, modification qui passe 58 00:03:58,200 --> 00:04:03,120 par une simple décision de l’administration sans consentement 59 00:04:03,320 --> 00:04:04,640 de la part de son cocontractant. 60 00:04:05,400 --> 00:04:09,740 Ce pouvoir a été exprimé de manière encore plus claire dans un arrêt 61 00:04:09,940 --> 00:04:15,120 plus récent que j’ai déjà cité ici, l’arrêt du 2 février 1983, 62 00:04:15,420 --> 00:04:18,400 Union des transports publics urbains et régionaux. 63 00:04:18,600 --> 00:04:20,920 Vous vous en souvenez, c’est celui qui porte aussi sur 64 00:04:21,580 --> 00:04:25,840 la liberté contractuelle des collectivités territoriales. 65 00:04:26,040 --> 00:04:32,340 Dans cet arrêt, le Conseil d’État a jugé que "le pouvoir de 66 00:04:32,540 --> 00:04:36,240 l’administration d’apporter unilatéralement des modifications 67 00:04:36,440 --> 00:04:40,860 à la consistance des services et à leur modalité d’exploitation 68 00:04:41,060 --> 00:04:45,300 est une règle générale applicable aux contrats administratifs". 69 00:04:45,500 --> 00:04:47,100 Donc, il y a une règle générale. 70 00:04:47,300 --> 00:04:54,100 Peu importe ce que stipule le contrat, l’administration peut procéder 71 00:04:54,300 --> 00:04:55,860 à une modification unilatérale. 72 00:04:56,420 --> 00:05:01,720 Il y a toutefois deux limites tout de même à ce pouvoir de modification 73 00:05:01,920 --> 00:05:02,680 unilatérale. 74 00:05:02,880 --> 00:05:07,840 Première limite, la modification doit être motivée par la poursuite 75 00:05:08,040 --> 00:05:09,000 de l’intérêt général. 76 00:05:10,780 --> 00:05:16,740 L’autre aspect de ces limites au pouvoir de modification, 77 00:05:17,380 --> 00:05:20,840 si cette modification entraîne des frais supplémentaires pour 78 00:05:21,040 --> 00:05:25,260 le cocontractant, l’administration a le devoir de les compenser, 79 00:05:25,460 --> 00:05:29,640 a le devoir de verser une indemnité à son cocontractant. 80 00:05:30,140 --> 00:05:35,760 Je répète, l’administration est tenue d’invoquer un motif d’intérêt 81 00:05:35,960 --> 00:05:36,720 général. 82 00:05:37,000 --> 00:05:42,340 Deuxièmement, elle doit verser une indemnité s’il y a une perturbation 83 00:05:42,540 --> 00:05:45,700 de l’équilibre financier du contrat. 84 00:05:48,880 --> 00:05:53,720 Deuxième importante limite au pouvoir de modification du contrat 85 00:05:53,920 --> 00:06:00,220 administratif, limite qui concerne les contrats de la commande publique. 86 00:06:00,640 --> 00:06:02,900 Puisque ces contrats de la commande publique, je vous l’ai expliqué 87 00:06:03,100 --> 00:06:08,960 précédemment, sont précédés d’une procédure de publicité et de mise 88 00:06:09,160 --> 00:06:13,960 en concurrence, cela signifie que le contrat qui a été signé en bout 89 00:06:14,160 --> 00:06:18,700 de chaîne, en bout de procédure, dépend de toute la procédure qui 90 00:06:18,900 --> 00:06:19,660 précède. 91 00:06:20,000 --> 00:06:23,660 L’administration ne peut pas passer un contrat selon une certaine procédure 92 00:06:23,860 --> 00:06:27,680 pour ensuite modifier complètement l’économie du contrat, 93 00:06:27,880 --> 00:06:32,240 même si c’est pour un motif d’intérêt général et même si elle verse une 94 00:06:32,440 --> 00:06:34,000 compensation à son cocontractant. 95 00:06:34,680 --> 00:06:40,180 En effet, si l’administration entend modifier de manière substantielle 96 00:06:40,380 --> 00:06:44,560 un contrat administratif, elle est obligée de reprendre une 97 00:06:44,760 --> 00:06:47,270 procédure de publicité et de mise en concurrence. 98 00:06:48,960 --> 00:06:54,480 Sinon, une telle procédure de publicité et mise en concurrence n’a aucune 99 00:06:54,680 --> 00:06:59,040 utilité puisque le contrat qui en est sorti est ensuite profondément 100 00:06:59,240 --> 00:07:00,760 remanié par l’administration. 101 00:07:01,400 --> 00:07:05,840 Il y a des règles au sein du Code de la commande publique qui encadrent 102 00:07:06,040 --> 00:07:10,480 la modification des concessions, la modification des marchés publics, 103 00:07:10,680 --> 00:07:15,440 etc., donc l’administration doit respecter ces règles. 104 00:07:15,780 --> 00:07:19,320 C’était le premier aspect des pouvoirs de l’administration. 105 00:07:19,520 --> 00:07:22,760 Celle-ci a un pouvoir sur le contrat, celui de le modifier. 106 00:07:24,120 --> 00:07:27,400 Voyons maintenant les pouvoirs de l’administration non pas sur 107 00:07:27,600 --> 00:07:29,360 le contrat, mais sur son cocontractant. 108 00:07:30,260 --> 00:07:33,680 L’administration a en effet des prérogatives qui lui permettent 109 00:07:33,880 --> 00:07:38,820 de s’assurer de la bonne exécution du contrat administratif et de 110 00:07:39,020 --> 00:07:43,940 s’en assurer elle-même sans avoir à saisir le juge administratif 111 00:07:44,140 --> 00:07:45,160 au préalable. 112 00:07:45,900 --> 00:07:49,700 Les contrats administratifs contiennent très généralement des clauses qui 113 00:07:49,900 --> 00:07:55,340 sont relatives au contrôle ou à la direction exercée par 114 00:07:55,540 --> 00:08:01,780 l’administration sur son cocontractant et sur l’exécution du contrat par 115 00:08:01,980 --> 00:08:07,520 son partenaire contractuel, donc pouvoir de contrôle et de 116 00:08:07,720 --> 00:08:08,480 direction. 117 00:08:08,700 --> 00:08:11,480 Souvent, je vous disais ça, il y a un instant, ces pouvoirs 118 00:08:11,680 --> 00:08:19,100 de contrôle et de direction sont prévus dans des clauses du contrat. 119 00:08:20,220 --> 00:08:25,720 C’est un pouvoir de contrôle qui peut aller de simples ordres de 120 00:08:25,920 --> 00:08:30,940 service, des ordres de service qui consistent à indiquer une certaine 121 00:08:31,140 --> 00:08:34,880 manière d’exécuter le contrat que doit respecter le cocontractant, 122 00:08:36,040 --> 00:08:39,940 mais cela peut aller jusqu’à la direction des opérations. 123 00:08:40,760 --> 00:08:45,280 C’est le cas notamment en matière de réalisation de travaux publics, 124 00:08:45,480 --> 00:08:49,900 l’administration pouvant véritablement diriger son partenaire. 125 00:08:51,320 --> 00:08:54,320 Ce sont généralement des clauses qui sont prévues dans le contrat, 126 00:08:54,520 --> 00:08:57,620 mais pour certains contrats, notamment ceux de la commande publique, 127 00:08:57,860 --> 00:09:04,980 il n’est pas nécessaire que le contrat prévoit l’existence d’un 128 00:09:05,180 --> 00:09:06,460 pouvoir de contrôle et de direction. 129 00:09:06,840 --> 00:09:11,500 En effet, ce pouvoir de contrôle et de direction est prévu directement 130 00:09:11,700 --> 00:09:14,860 au sein du Code de la commande publique, c’est l’article L. 131 00:09:15,060 --> 00:09:19,780 6 du code, même si les parties peuvent elles-mêmes adapter les 132 00:09:19,980 --> 00:09:25,280 modalités de ce contrôle au sein même de la convention qu’elles 133 00:09:25,480 --> 00:09:26,720 ont signé. 134 00:09:29,280 --> 00:09:32,060 C’était le premier aspect de ce pouvoir de l’administration, 135 00:09:32,260 --> 00:09:34,360 le pouvoir de direction ou de contrôle. 136 00:09:35,280 --> 00:09:39,160 Ensuite, l’administration a aussi un pouvoir de sanction sur son 137 00:09:39,360 --> 00:09:40,120 cocontractant. 138 00:09:40,820 --> 00:09:45,400 Elle peut, pour s’assurer du respect des stipulations du contrat par 139 00:09:45,600 --> 00:09:49,600 son cocontractant, lui infliger des sanctions en cas de non-respect 140 00:09:49,800 --> 00:09:50,560 du contrat. 141 00:09:50,760 --> 00:09:52,860 Ce pouvoir de sanction n’est pas prévu par une loi. 142 00:09:53,060 --> 00:09:59,340 C’est un pouvoir qui tient au caractère 143 00:09:59,540 --> 00:10:01,280 administratif du contrat lui-même. 144 00:10:01,800 --> 00:10:05,000 Un contrat administratif entraîne un pouvoir de sanction pour 145 00:10:05,200 --> 00:10:05,960 l’administration. 146 00:10:06,320 --> 00:10:09,940 C’est ce qu’a jugé le Conseil d’État de manière très ancienne puisque 147 00:10:10,140 --> 00:10:13,600 c’est un arrêt du 31 mai 1907, Delplanque. 148 00:10:14,440 --> 00:10:19,400 Alors même qu’un contrat ne prévoyait pas de sanction en cas de manquement 149 00:10:19,600 --> 00:10:24,560 du cocontractant à ses obligations, l’administration pouvait en prononcer 150 00:10:24,760 --> 00:10:25,520 une. 151 00:10:26,780 --> 00:10:29,620 Le pouvoir de sanction de l’administration prend de nombreuses 152 00:10:29,820 --> 00:10:30,580 formes. 153 00:10:30,820 --> 00:10:35,380 Après avoir mis son cocontractant en demeure de s’exécuter, 154 00:10:35,660 --> 00:10:38,660 j’insiste sur ce point-là, il faut absolument que l’administration 155 00:10:38,860 --> 00:10:41,900 mette son cocontractant en demeure de s’exécuter. 156 00:10:42,100 --> 00:10:47,240 L’administration peut par exemple prononcer des pénalités financières, 157 00:10:48,840 --> 00:10:53,900 pénalités qui ont pour objet d’indemniser l’administration pour 158 00:10:54,100 --> 00:10:56,780 le retard qu’a pris le cocontractant par exemple. 159 00:10:57,880 --> 00:11:01,700 Deuxièmement, l’administration peut aussi se substituer à son 160 00:11:01,900 --> 00:11:05,120 cocontractant et exécuter à sa place ses obligations. 161 00:11:05,660 --> 00:11:09,480 Elle peut aussi avoir recours à une autre entreprise pour réaliser 162 00:11:09,680 --> 00:11:13,480 les tâches que n’a pas réalisées son cocontractant. 163 00:11:14,220 --> 00:11:19,640 Dans ce cas-là, cette sanction, la sanction de substitution doit 164 00:11:19,840 --> 00:11:25,260 donner lieu à une mise en demeure. 165 00:11:25,820 --> 00:11:30,840 Je cite une décision récente du Conseil d’État, décision Fosmax, 166 00:11:31,480 --> 00:11:35,960 du 9 novembre 2016 : "Il résulte des règles générales 167 00:11:36,160 --> 00:11:39,920 applicables aux contrats administratifs" – une règle générale 168 00:11:40,120 --> 00:11:42,380 applicable aux contrats administratifs, ce qui signifie qu’il n’y a même 169 00:11:42,580 --> 00:11:45,340 pas besoin d’une clause dans le contrat – "il résulte des règles 170 00:11:45,540 --> 00:11:48,660 générales applicables aux contrats administratifs que l’administration, 171 00:11:48,880 --> 00:11:54,280 qui a vainement mis en demeure son cocontractant d’exécuter les 172 00:11:54,480 --> 00:11:59,200 prestations qu’il s’est engagé à réaliser, dispose de la faculté 173 00:11:59,400 --> 00:12:04,440 de faire exécuter celle-ci aux frais et risques de son cocontractant 174 00:12:04,640 --> 00:12:07,500 par une entreprise tierce ou par lui-même". 175 00:12:07,780 --> 00:12:11,940 Autrement dit, l’administration réalise ou fait réaliser les 176 00:12:12,140 --> 00:12:16,840 obligations que son cocontractant n’a pas réalisées et envoie la 177 00:12:17,040 --> 00:12:18,480 facture à son cocontractant. 178 00:12:18,920 --> 00:12:23,460 Ce n’est pas à elle de prendre en charge ce que le cocontractant 179 00:12:23,660 --> 00:12:24,420 devait faire. 180 00:12:24,620 --> 00:12:27,360 Elle peut donc lui infliger une sanction qui consiste à faire la 181 00:12:27,560 --> 00:12:31,760 chose à sa place et ensuite à lui demander de régler cette chose, 182 00:12:31,960 --> 00:12:33,480 régler financièrement, évidemment. 183 00:12:35,200 --> 00:12:37,880 Je vous disais, premièrement, des pénalités financières. 184 00:12:38,200 --> 00:12:42,540 Deuxièmement, la substitution et l’action d’office. 185 00:12:42,980 --> 00:12:46,460 Troisièmement, l’administration peut aussi résilier le contrat. 186 00:12:47,020 --> 00:12:51,100 J’en reparlerai très rapidement après parce que c’est une modalité 187 00:12:51,300 --> 00:12:54,320 de la disparition du contrat, ça concerne sa mort et pas son 188 00:12:54,520 --> 00:12:55,440 exécution. 189 00:12:55,900 --> 00:13:02,160 L’administration peut se décharger des obligations qui pèsent sur 190 00:13:02,360 --> 00:13:03,280 elle du fait du contrat. 191 00:13:03,800 --> 00:13:07,940 Elle peut donc le résilier, c’est-à-dire supprimer ses effets 192 00:13:08,140 --> 00:13:08,900 pour le futur. 193 00:13:09,480 --> 00:13:12,460 C’est la sanction la plus grave qui peut être prononcée. 194 00:13:13,040 --> 00:13:17,920 L’administration doit non seulement mettre en demeure son cocontractant 195 00:13:18,120 --> 00:13:23,520 avant d’avoir recours à la résiliation, mais elle doit en plus montrer 196 00:13:23,720 --> 00:13:28,640 que le cocontractant a commis une faute grave dans l’exécution ou 197 00:13:28,840 --> 00:13:31,420 plutôt dans l’inexécution du contrat. 198 00:13:31,960 --> 00:13:35,620 Ce n’est que s’il y a une faute grave du cocontractant que 199 00:13:35,820 --> 00:13:39,360 l’administration peut avoir recours à la résiliation. 200 00:13:41,400 --> 00:13:44,240 Vous le voyez, l’administration a des pouvoirs importants vis-à-vis 201 00:13:44,440 --> 00:13:48,140 de son cocontractant lorsque celui-ci ne s’exécute pas ou ne s’exécute 202 00:13:48,340 --> 00:13:52,040 pas correctement avec ce pouvoir de contrôle, de surveillance, 203 00:13:52,540 --> 00:13:56,720 de direction, mais aussi ce pouvoir de sanction vis-à-vis du cocontractant 204 00:13:56,920 --> 00:13:58,360 qui ne s’exécute pas correctement. 205 00:13:59,280 --> 00:14:03,080 Le cocontractant de l’administration peut tout de même se dégager de 206 00:14:03,280 --> 00:14:06,600 ses obligations, s’exonérer du respect du contrat. 207 00:14:07,240 --> 00:14:10,660 Il s’agit d’un cas bien particulier, celui de la force majeure. 208 00:14:11,220 --> 00:14:15,640 Vous connaissez la force majeure en droit civil, elle existe aussi 209 00:14:15,840 --> 00:14:17,120 en droit administratif. 210 00:14:17,320 --> 00:14:22,120 La force majeure consiste en l’apparition d’un événement extérieur 211 00:14:22,320 --> 00:14:26,800 au parti, elles n’en sont pas la cause, un événement qui est imprévisible 212 00:14:27,000 --> 00:14:31,400 lors de la signature du contrat, phénomène météorologique d’une 213 00:14:31,600 --> 00:14:33,020 gravité exceptionnelle. 214 00:14:33,220 --> 00:14:35,660 Tous les phénomènes météorologiques d’ailleurs ne sont pas des cas 215 00:14:35,860 --> 00:14:39,360 de force majeure, il faut qu’il y ait une envergure et une 216 00:14:39,560 --> 00:14:43,840 imprévisibilité dans le phénomène météorologique. 217 00:14:45,380 --> 00:14:49,800 Ça peut être aussi par exemple un raz-de-marée ou une guerre, 218 00:14:50,000 --> 00:14:54,080 tout cela constitue des événements imprévisibles lors de la signature 219 00:14:54,280 --> 00:14:55,040 du contrat. 220 00:14:56,120 --> 00:15:00,760 Enfin, il faut que l’événement soit irrésistible, c’est-à-dire 221 00:15:00,960 --> 00:15:06,420 que cet événement rend l’exécution du contrat impossible pour le 222 00:15:06,620 --> 00:15:07,380 cocontractant. 223 00:15:07,800 --> 00:15:15,520 Si la force majeure est constatée, s’il y a bien un événement extérieur 224 00:15:15,720 --> 00:15:20,300 imprévisible et irrésistible, le cocontractant peut s’abstenir 225 00:15:20,500 --> 00:15:26,020 d’exécuter le contrat et cette inexécution ne sera pas considérée 226 00:15:26,220 --> 00:15:26,980 comme fautive. 227 00:15:27,180 --> 00:15:30,320 L’administration par exemple ne pourra pas prononcer une sanction, 228 00:15:30,800 --> 00:15:35,380 ne pourra pas ordonner à son cocontractant de s’exécuter. 229 00:15:35,580 --> 00:15:39,640 Cette force majeure peut être temporaire, c’est-à-dire que pendant 230 00:15:39,840 --> 00:15:42,640 le temps de la force majeure, le cocontractant n’a pas à exécuter 231 00:15:42,840 --> 00:15:46,980 le contrat, mais dès lors que la cause de la force majeure a cessé 232 00:15:47,180 --> 00:15:51,700 d’exister, le cocontractant doit reprendre l’exécution normale du 233 00:15:51,900 --> 00:15:52,660 contrat. 234 00:15:52,860 --> 00:16:01,100 Mais si l’événement de force majeure empêche tout avenir pour le contrat, 235 00:16:01,300 --> 00:16:05,240 c’est-à-dire que cette cause de force majeure est définitive, 236 00:16:06,760 --> 00:16:09,700 le contrat ne peut plus être exécuté et la seule chose que les parties 237 00:16:09,900 --> 00:16:11,420 peuvent faire, c’est de le résilier.