1 00:00:05,380 --> 00:00:10,960 Bienvenue à ce cours sur l’économie française face aux crises, 2 00:00:11,160 --> 00:00:14,770 partie 2, le chômage et l’inflation. 3 00:00:18,500 --> 00:00:22,800 Après avoir parlé de l’impact des crises en termes de croissance, 4 00:00:23,520 --> 00:00:27,150 nous allons maintenant étudier leur influence sur deux grandeurs 5 00:00:27,350 --> 00:00:30,010 clés de l’économie, le chômage et l’inflation. 6 00:00:33,890 --> 00:00:34,650 I. 7 00:00:35,770 --> 00:00:36,850 Le chômage. 8 00:00:37,610 --> 00:00:39,790 On va commencer par quelques notions sur le chômage. 9 00:00:41,390 --> 00:00:43,990 Le chômage est calculé en France par deux organismes. 10 00:00:44,190 --> 00:00:47,390 On a tout d’abord l’INSEE qui calcule le chômage au sens du BIT, 11 00:00:47,590 --> 00:00:52,030 le Bureau International du travail, ce qui permet des comparaisons 12 00:00:52,230 --> 00:00:54,110 internationales. 13 00:00:54,330 --> 00:00:58,110 Ce chômage est calculé à partir de l’enquête emploi trimestrielle 14 00:00:58,310 --> 00:01:02,170 sur 73 000 logements représentatifs. 15 00:01:02,510 --> 00:01:09,150 Pour l’INSEE, le chômeur est une personne de plus de 15 ans qui 16 00:01:09,350 --> 00:01:12,110 n’a pas travaillé du tout pendant une semaine de référence, 17 00:01:12,390 --> 00:01:18,050 qui est disponible dans les 15 jours pour trouver un emploi et 18 00:01:18,250 --> 00:01:22,210 qui recherche activement un emploi. 19 00:01:22,550 --> 00:01:27,070 France Travail, le nouveau nom de Pôle emploi, établit, 20 00:01:27,270 --> 00:01:32,110 à côté de l’INSEE, des statistiques également sur le chômage à partir 21 00:01:32,310 --> 00:01:37,270 cette fois-ci des demandeurs d’emploi en fin de mois de la catégorie 22 00:01:37,470 --> 00:01:40,190 A inscrit dans ses fichiers. 23 00:01:41,170 --> 00:01:45,170 Ces demandeurs d’emploi sont tenus de faire des actes positifs de 24 00:01:45,370 --> 00:01:50,950 recherche d’emploi, ils sont totalement sans emploi, ils n’ont pas travaillé 25 00:01:51,150 --> 00:01:51,910 du tout. 26 00:01:52,550 --> 00:01:56,750 Ces deux organismes n’utilisent pas exactement la même définition 27 00:01:56,950 --> 00:02:03,490 du chômage et publient donc des taux de chômage qui peuvent légèrement 28 00:02:03,690 --> 00:02:04,470 être différents. 29 00:02:06,310 --> 00:02:11,010 Le taux de chômage, pour rappel, c’est le rapport entre le nombre 30 00:02:11,210 --> 00:02:16,130 de chômeurs sur la population active du pays. 31 00:02:18,690 --> 00:02:23,830 La chute de la croissance en 2020 a une forte incidence sur le monde 32 00:02:24,030 --> 00:02:24,790 du travail. 33 00:02:25,970 --> 00:02:31,970 Le double choc d’offre et de demande lié au Covid engendre immédiatement 34 00:02:32,170 --> 00:02:34,450 la mise à l’arrêt de nombreux secteurs. 35 00:02:35,010 --> 00:02:37,990 Les secteurs les plus touchés sont le transport, l’hôtellerie, 36 00:02:38,190 --> 00:02:42,750 la restauration, l’industrie manufacturière, le commerce de détails, 37 00:02:42,950 --> 00:02:44,430 l’événementiel, etc. 38 00:02:45,750 --> 00:02:50,550 Le secteur des services est également lourdement impacté. 39 00:02:51,210 --> 00:02:55,290 Afin d’en réduire les conséquences, d’importantes mesures de soutien 40 00:02:55,490 --> 00:02:59,230 à l’activité économique sont mises en place en France. 41 00:02:59,870 --> 00:03:04,050 Force est de constater que les résultats en termes d’emploi sont 42 00:03:04,250 --> 00:03:06,350 rapidement au rendez-vous. 43 00:03:06,890 --> 00:03:09,790 Les mesures parviennent même à réduire ce taux de chômage par 44 00:03:09,990 --> 00:03:11,990 rapport à la situation antérieure. 45 00:03:12,190 --> 00:03:16,230 Ainsi, en décembre 2020, le taux de chômage s’établit aux 46 00:03:16,430 --> 00:03:21,490 alentours des 8 %, soit 0,4 point de moins qu’en 2019. 47 00:03:22,370 --> 00:03:29,330 En décembre 2021, il s’établit à 7,9 % et en décembre 2022, 48 00:03:30,270 --> 00:03:37,710 il est à 7,2 % de la population active, ce qui représente 2,2 millions 49 00:03:37,910 --> 00:03:39,490 de personnes au chômage. 50 00:03:39,990 --> 00:03:43,410 On est surtout à son niveau le plus bas depuis 2008. 51 00:03:45,470 --> 00:03:50,550 Cette situation est liée aux mesures de soutien à l’activité, 52 00:03:50,750 --> 00:03:56,090 comme le chômage partiel, qui a évité des licenciements massifs, 53 00:03:56,290 --> 00:04:00,810 ou les aides aux entreprises qui ont évité leur faillite. 54 00:04:01,550 --> 00:04:04,150 Si l’on ne peut que se réjouir d’une telle situation, 55 00:04:04,410 --> 00:04:07,630 plusieurs points d’ombre subsistent cependant. 56 00:04:08,310 --> 00:04:14,290 Un tel scénario souligne une relative forte déconnexion entre croissance 57 00:04:14,490 --> 00:04:17,150 et chômage, ce qui peut sembler paradoxal au premier abord. 58 00:04:18,110 --> 00:04:21,670 Comment par exemple expliquer que pour produire presque autant qu’avant 59 00:04:21,870 --> 00:04:26,970 la crise, on embauche davantage et que le chômage soit plus faible ? 60 00:04:27,610 --> 00:04:31,790 Une explication réside dans la baisse de productivité du travail, 61 00:04:32,530 --> 00:04:36,630 de son morcellement et de l’accroissement des petits emplois 62 00:04:36,830 --> 00:04:40,250 à faible productivité, notamment dans les services, 63 00:04:40,650 --> 00:04:44,590 services à la personne, à la logistique, au gardiennage. 64 00:04:45,390 --> 00:04:48,750 Une faible augmentation de la croissance permet alors de créer 65 00:04:48,950 --> 00:04:52,870 plus d’emplois à la productivité moins grande que par le passé. 66 00:04:54,290 --> 00:04:58,890 Par ailleurs, si l’on examine les chiffres plus récemment, 67 00:04:59,250 --> 00:05:04,050 la décrue concerne principalement les demandeurs d’emploi de la catégorie 68 00:05:04,250 --> 00:05:07,790 A de Pôle emploi, ceux qui n’ont aucun travail. 69 00:05:08,290 --> 00:05:12,170 Les autres catégories de demandeurs d’emploi qui ont des activités 70 00:05:12,370 --> 00:05:15,450 réduites en temps partiel, qui sont en formation, 71 00:05:16,350 --> 00:05:20,470 ne sont pas considérées comme des chômeurs et sont beaucoup moins 72 00:05:20,670 --> 00:05:22,070 touchées par la baisse. 73 00:05:22,350 --> 00:05:26,370 Or, les entreprises développent de plus en plus ce sous-emploi 74 00:05:26,570 --> 00:05:31,670 via le temps partiel contraint, l’intérim, et profitent également 75 00:05:31,870 --> 00:05:35,490 du développement du statut de microentrepreneur qui leur permet 76 00:05:35,690 --> 00:05:39,770 de facilement sous-traiter, sans avoir à embaucher des personnes 77 00:05:39,970 --> 00:05:42,770 avec des contrats de travail contraignants. 78 00:05:43,450 --> 00:05:47,930 Ce sous-emploi fournit une véritable armée de réserves aux entreprises. 79 00:05:49,170 --> 00:05:51,850 En d’autres termes, la baisse du taux de chômage ne doit pas faire 80 00:05:52,050 --> 00:05:57,230 oublier la longue liste des personnes sans emploi qui souhaiteraient 81 00:05:57,430 --> 00:06:01,790 en avoir un, mais qui ne sont pas considérés comme des chômeurs car 82 00:06:01,990 --> 00:06:06,310 ils ne répondent pas aux critères stricts de la définition d’un chômeur. 83 00:06:06,630 --> 00:06:11,550 Ils viennent alimenter ce qu’on appelle le halo du chômage qui, 84 00:06:11,750 --> 00:06:15,110 lui, ne cesse de progresser. 85 00:06:15,610 --> 00:06:19,710 Et puis la mauvaise nouvelle de décembre 2023, c’est que l’on constate 86 00:06:19,910 --> 00:06:26,190 que cette décrue du taux de chômage s’est arrêtée. 87 00:06:26,390 --> 00:06:29,910 On assiste à une remontée du taux de chômage qui s’établit à présent 88 00:06:30,110 --> 00:06:33,190 à 7,5 %. 89 00:06:33,390 --> 00:06:39,130 Cette projection s’explique par le contexte économique préoccupant 90 00:06:39,330 --> 00:06:44,530 et l’augmentation inquiétante des faillites d’entreprises. 91 00:06:47,130 --> 00:06:47,890 2. 92 00:06:48,090 --> 00:06:48,850 L’inflation. 93 00:06:49,050 --> 00:06:54,770 L’inflation, c’est la hausse 94 00:06:54,970 --> 00:06:58,450 généralisée et durable du niveau général des prix. 95 00:06:59,450 --> 00:07:04,570 Elle est mesurée par l’indice des prix à la consommation. 96 00:07:05,190 --> 00:07:09,590 Depuis les années 90, elle était devenue, à l’échelon 97 00:07:09,790 --> 00:07:11,630 mondial, relativement faible. 98 00:07:12,590 --> 00:07:17,690 Avec la baisse d’activité de 2020, l’inflation était même tombée à 99 00:07:17,890 --> 00:07:21,170 un niveau des plus faibles et on craignait la déflation. 100 00:07:23,010 --> 00:07:27,350 En 2021, avec la reprise, l’inflation réapparaît au niveau 101 00:07:27,550 --> 00:07:28,310 mondial. 102 00:07:29,560 --> 00:07:34,420 Depuis 2022, avec la crise ukrainienne, elle devient de plus en plus 103 00:07:34,620 --> 00:07:35,380 importante. 104 00:07:36,060 --> 00:07:44,640 En France, après 1,1 % d’inflation en 2019, le taux tombe à 0,5 % en 2020. 105 00:07:46,240 --> 00:07:49,080 Il remonte en 2021 à 1,6 %. 106 00:07:50,200 --> 00:07:54,860 En 2022, la situation devient extrêmement préoccupante avec un 107 00:07:55,060 --> 00:07:58,540 taux moyen d’inflation de 5,2 %. 108 00:07:58,740 --> 00:08:02,640 On a largement dépassé le seuil des 2 % fixé par la BCE. 109 00:08:04,380 --> 00:08:09,880 On enregistre cependant une légère décrue en 2023 avec un taux d’inflation 110 00:08:10,080 --> 00:08:12,710 qui s’établit à 4,9 % en moyenne. 111 00:08:14,240 --> 00:08:17,720 Attention, il y a désinflation, mais non pas déflation. 112 00:08:18,440 --> 00:08:25,060 Cela signifie que les prix continuent à augmenter, mais ils ne diminuent pas. 113 00:08:25,420 --> 00:08:30,380 Cependant, c’est leur progression qui est moins rapide que précédemment. 114 00:08:31,460 --> 00:08:35,620 En particulier, il est dû à un fort ralentissement des cours du 115 00:08:35,820 --> 00:08:39,540 pétrole et du gaz, mais les prix dans les rayons alimentaires 116 00:08:39,740 --> 00:08:40,560 s’accélèrent. 117 00:08:42,620 --> 00:08:46,580 Globalement, il semble que nous soyons rentrés dans une période 118 00:08:46,780 --> 00:08:48,280 d’inflation durable. 119 00:08:50,920 --> 00:08:52,340 Quelles sont les causes de cette inflation ? 120 00:08:53,280 --> 00:08:57,680 On a d’abord des causes conjoncturelles liées aux crises. 121 00:08:58,700 --> 00:09:01,360 L’inflation a commencé à apparaître avec le Covid. 122 00:09:02,300 --> 00:09:06,440 Le Covid a engendré des chocs d’offres avec des ruptures des chaînes de 123 00:09:06,640 --> 00:09:11,420 production, générant des tensions sur l’offre. 124 00:09:12,060 --> 00:09:16,680 Avec la reprise de l’activité et de la demande, les entreprises 125 00:09:16,880 --> 00:09:19,340 ne parviennent plus à répondre à cette demande. 126 00:09:20,280 --> 00:09:23,380 L’augmentation des prix provient alors d’un déséquilibre sur le 127 00:09:23,580 --> 00:09:24,700 marché des biens et services. 128 00:09:25,740 --> 00:09:29,560 Les entreprises répercutent leurs augmentations de coûts sur les 129 00:09:29,760 --> 00:09:31,620 consommateurs et augmentent les prix. 130 00:09:32,880 --> 00:09:36,000 Le Covid a par ailleurs modifié les habitudes de vie, 131 00:09:36,500 --> 00:09:40,380 créant de nouveaux besoins, en particulier en biens électroniques 132 00:09:40,580 --> 00:09:45,020 ou dans des biens d’amélioration de l’habitat, dans des quantités 133 00:09:45,220 --> 00:09:49,800 qui n’avaient pas été forcément anticipées par les producteurs. 134 00:09:51,540 --> 00:09:57,260 Là-dessus, on a la guerre en Ukraine qui accentue le phénomène de hausse 135 00:09:57,460 --> 00:10:01,900 des prix en créant de fortes tensions sur les produits en provenance 136 00:10:02,100 --> 00:10:03,820 d’Ukraine et de Russie. 137 00:10:04,900 --> 00:10:10,840 On pense à l’envolée des prix de l’énergie liée à la forte diminution 138 00:10:11,040 --> 00:10:15,020 ou à l’arrêt des importations de gaz et de pétrole russe. 139 00:10:15,320 --> 00:10:16,680 Cependant, ce n’est pas tout. 140 00:10:17,360 --> 00:10:21,360 D’autres produits sont touchés, notamment les produits alimentaires 141 00:10:21,560 --> 00:10:25,560 comme le blé, ainsi que les produits qui transitaient par l’Ukraine. 142 00:10:26,840 --> 00:10:30,140 La conséquence est une augmentation des coûts pour les entreprises 143 00:10:30,340 --> 00:10:32,800 qui les répercutent sur les prix de nombreux produits. 144 00:10:35,520 --> 00:10:39,740 Ajoutons, à ces deux crises, la baisse de l’euro par rapport 145 00:10:39,940 --> 00:10:44,660 au dollar qui aggrave la situation car pour rappel, nous payons nos 146 00:10:44,860 --> 00:10:48,760 barils de pétrole en dollars, donc toute baisse de l’euro ne 147 00:10:48,960 --> 00:10:50,980 fait qu’alourdir la facture. 148 00:10:52,640 --> 00:10:55,740 La mauvaise nouvelle, c’est qu’il n’y a pas que des facteurs 149 00:10:55,940 --> 00:10:58,780 conjoncturels à la crise, mais également des facteurs 150 00:11:00,940 --> 00:11:01,700 structurels. 151 00:11:01,900 --> 00:11:05,240 Les deux premiers facteurs structurels dérivent des crises. 152 00:11:06,040 --> 00:11:08,520 Il y a d’abord la démondialisation. 153 00:11:09,560 --> 00:11:13,520 La crise de la Covid-19 avait déjà montré l’importance pour un pays 154 00:11:13,720 --> 00:11:18,880 de préserver sa souveraineté dans le commerce de nombreux pays et 155 00:11:19,080 --> 00:11:22,440 a souligné l’importance de la relocalisation. 156 00:11:23,300 --> 00:11:27,520 Or, cette relocalisation a un coût et même si elle n’a encore pas 157 00:11:27,720 --> 00:11:32,020 eu le temps de véritablement se développer, elle laisse présager 158 00:11:32,220 --> 00:11:35,140 des coûts plus importants, comme des coûts en main-d’œuvre. 159 00:11:37,020 --> 00:11:43,220 Plus radicalement, la crise ukrainienne a engendré une partition du monde 160 00:11:43,420 --> 00:11:46,400 schématiquement entre l’OTAN et les pays qui soutiennent la Russie. 161 00:11:47,560 --> 00:11:51,280 L’objectif des pays n’est plus alors de commercer en recherchant 162 00:11:51,480 --> 00:11:55,660 les coûts les plus bas, mais d’établir des liens commerciaux 163 00:11:55,860 --> 00:11:59,980 en fonction des ententes sur la scène géopolitique, ce qui a pour 164 00:12:00,580 --> 00:12:02,780 conséquence une envolée des prix. 165 00:12:04,960 --> 00:12:09,180 Le deuxième facteur structurel est un effet rémanent de la crise 166 00:12:09,380 --> 00:12:14,860 de 2008, le laxisme monétaire des banques centrales. 167 00:12:15,120 --> 00:12:19,300 Depuis cette crise, les banques centrales avaient pris l’habitude 168 00:12:19,500 --> 00:12:25,100 de soutenir l’économie à bout de bras avec des taux d’intérêt très 169 00:12:25,300 --> 00:12:28,140 faibles ou via le quantitative easing. 170 00:12:28,540 --> 00:12:32,500 C’était en particulier le cas de la FED et de la BCE. 171 00:12:33,560 --> 00:12:37,180 Du coup, les bilans de ces banques centrales n’ont cessé d’augmenter 172 00:12:37,380 --> 00:12:40,480 pour atteindre des niveaux faramineux. 173 00:12:40,840 --> 00:12:44,160 Lorsque l’inflation a commencé à apparaître fin 2021, 174 00:12:45,020 --> 00:12:48,440 les banques centrales ont d’abord pensé qu’elle était transitoire. 175 00:12:48,640 --> 00:12:52,480 Elles ont donc continué à soutenir l’économie. 176 00:12:52,720 --> 00:12:56,480 Les fortes injections de liquidités de ces banques centrales et les 177 00:12:56,680 --> 00:13:00,840 taux d’intérêt très bas pratiqués ont continué à laisser filer 178 00:13:01,040 --> 00:13:04,940 l’inflation, qui atteint maintenant des niveaux records. 179 00:13:06,460 --> 00:13:11,300 Face au taux d’inflation record, les États-Unis ont décidé, 180 00:13:11,500 --> 00:13:17,100 via la FED, de durcir les mesures de politique monétaire en annonçant 181 00:13:17,440 --> 00:13:22,320 réduire ses achats d’actifs et d’augmenter progressivement les 182 00:13:22,520 --> 00:13:24,080 taux directeurs de la FED. 183 00:13:24,760 --> 00:13:30,020 Les taux directeurs ont donc augmenté en 2022, 2023 et 2024. 184 00:13:31,040 --> 00:13:34,840 De même, la BCE s’est mise, avec un petit peu de retard, 185 00:13:35,040 --> 00:13:36,820 à durcir le ton. 186 00:13:37,560 --> 00:13:43,080 La période de l’argent facile en tous les cas est révolue et celui 187 00:13:43,280 --> 00:13:48,440 des taux d’intérêt bas semble également être une période lointaine. 188 00:13:50,460 --> 00:13:56,360 Le troisième facteur structurel qui commence à peser en termes 189 00:13:56,560 --> 00:14:02,360 sur les prix, c’est le vieillissement de la population en Chine et de 190 00:14:02,560 --> 00:14:08,220 par le monde qui contribue à réduire la main-d’œuvre disponible. 191 00:14:08,460 --> 00:14:10,480 Moins de main-d’œuvre, c’est moins d’offre, 192 00:14:10,960 --> 00:14:15,120 c’est moins de production alors que la demande ne fléchit pas. 193 00:14:17,160 --> 00:14:24,820 On a un quatrième facteur structurel de hausse des prix, c’est le caractère 194 00:14:25,020 --> 00:14:30,040 non concurrentiel de nombreux marchés qui favorise les duopoles, 195 00:14:30,240 --> 00:14:33,400 c’est-à-dire deux entreprises qui se partagent la quasi-totalité 196 00:14:33,600 --> 00:14:39,300 du marché ou les oligopoles, quelques entreprises qui se 197 00:14:39,500 --> 00:14:40,440 répartissent le marché. 198 00:14:41,660 --> 00:14:45,640 Cela se traduit par un prix d’équilibre plus élevé qu’en concurrence pure 199 00:14:45,840 --> 00:14:47,240 et parfaite. 200 00:14:50,160 --> 00:14:53,240 Les dernières explications à l’inflation, et non des moindres, 201 00:14:53,440 --> 00:14:57,800 c’est le climat et la transition énergétique. 202 00:14:58,660 --> 00:15:02,320 On parle beaucoup de climateflation et de greenflation. 203 00:15:02,520 --> 00:15:09,360 L’emballement du climat de par le monde, la multiplication des périodes 204 00:15:09,780 --> 00:15:16,160 de sécheresse ou d’inondation, engendre des baisses de la production 205 00:15:16,360 --> 00:15:21,660 et contribuent significativement à la hausse des denrées. 206 00:15:21,980 --> 00:15:25,180 Parallèlement, la transition énergétique qui doit se faire pour 207 00:15:25,380 --> 00:15:28,180 préserver la planète est coûteuse. 208 00:15:28,500 --> 00:15:33,960 La triste nouvelle derrière tout cela, c’est que l’inflation risque de 209 00:15:34,160 --> 00:15:36,260 s’installer durablement. 210 00:15:38,260 --> 00:15:43,640 En conclusion, en 2023, en France, la dégradation de la 211 00:15:43,840 --> 00:15:48,480 situation économique se traduit par une remontée du chômage liée 212 00:15:48,680 --> 00:15:52,040 aux faillites d’entreprises de plus en plus nombreuses. 213 00:15:52,500 --> 00:15:57,520 Par ailleurs, l’inflation continue de progresser, certes à un rythme 214 00:15:57,720 --> 00:16:00,920 un tout petit peu moins élevé que précédemment, mais elle semble 215 00:16:01,120 --> 00:16:03,440 surtout s’installer durablement.