1 00:00:06,600 --> 00:00:09,900 Nous abordons maintenant un chapitre deux consacré aux baux professionnels. 2 00:00:10,890 --> 00:00:11,670 Une fois de plus, 3 00:00:12,050 --> 00:00:15,370 c'est à propos du commerçant que le droit des affaires s'est construit, 4 00:00:15,920 --> 00:00:18,690 et c'est pourquoi nous étudierons en premier lieu le bail commercial, 5 00:00:18,850 --> 00:00:20,290 ce qui nous conduira à constater 6 00:00:20,330 --> 00:00:23,810 que les artisans bénéficient également du statut des baux commerciaux. 7 00:00:24,600 --> 00:00:27,180 Nous évoquerons ensuite brièvement les baux conclus 8 00:00:27,210 --> 00:00:28,850 avec les autres professionnels. 9 00:00:29,490 --> 00:00:32,970 Section première : la propriété commerciale et le bail commercial. 10 00:00:34,050 --> 00:00:35,650 Jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, 11 00:00:35,750 --> 00:00:38,440 les baux à usage industriel ou commercial étaient régis 12 00:00:38,490 --> 00:00:41,190 par les articles 1714 et suivants du Code civil, 13 00:00:41,620 --> 00:00:44,400 c'est-à-dire le droit commun du louage des immeubles bâtis. 14 00:00:45,390 --> 00:00:48,330 Le bail était conclu pour une durée librement déterminée 15 00:00:48,360 --> 00:00:49,070 par les partenaires. 16 00:00:50,050 --> 00:00:50,990 À l'arrivée du terme, 17 00:00:51,030 --> 00:00:53,060 rien n'obligeait le bailleur à renouveler le contrat. 18 00:00:53,290 --> 00:00:54,460 S'il refusait de le faire, 19 00:00:54,490 --> 00:00:57,030 le commerçant devait quitter les lieux et se réinstaller ailleurs. 20 00:00:57,840 --> 00:01:00,390 Cela entraînait la plupart du temps une perte de clientèle. 21 00:01:00,720 --> 00:01:02,790 Le bailleur pouvait même tenter de s'approprier 22 00:01:02,820 --> 00:01:04,970 à bon compte la clientèle devenue vacante 23 00:01:05,420 --> 00:01:07,600 en exploitant dans son immeuble le même type de commerce 24 00:01:07,670 --> 00:01:08,640 que son ancien locataire. 25 00:01:09,460 --> 00:01:11,900 Il pouvait également décider de louer l'immeuble 26 00:01:11,940 --> 00:01:15,220 à un autre locataire à un prix élevé en raison d'une clientèle plus fidèle 27 00:01:15,260 --> 00:01:16,250 au lieu qu'aux personnes. 28 00:01:17,640 --> 00:01:22,000 Une loi du 30 juin 1926, intitulée Loi sur la propriété commerciale, 29 00:01:22,470 --> 00:01:24,780 accordait une protection spéciale aux locataires commerçants. 30 00:01:25,350 --> 00:01:28,680 Ce texte a introduit un régime dérogatoire au droit commun du louage. 31 00:01:29,430 --> 00:01:33,050 À l'expiration du bail, le locataire a le droit au renouvellement de celui-ci, 32 00:01:33,230 --> 00:01:36,760 soit à une indemnité représentant le dommage que l'éviction lui a causé. 33 00:01:37,680 --> 00:01:38,230 De plus, 34 00:01:38,790 --> 00:01:41,440 le texte reconnaît le droit au commerçant de céder son bail 35 00:01:41,470 --> 00:01:43,700 en même temps que les autres éléments du fonds de commerce, 36 00:01:44,030 --> 00:01:45,630 sans que le bailleur puisse s'y opposer. 37 00:01:46,770 --> 00:01:50,520 Ces deux règles sont caractéristiques du bail commercial 38 00:01:50,550 --> 00:01:54,630 et elles sont reprises par le décret du 30 septembre 1953 39 00:01:55,680 --> 00:01:58,480 et c'est la raison pour laquelle, à cause de ces deux règles, 40 00:01:58,550 --> 00:02:00,570 on parle de propriété commerciale. 41 00:02:01,250 --> 00:02:02,930 En effet, le droit au renouvellement 42 00:02:02,980 --> 00:02:05,080 permet de conserver la propriété du fonds de commerce. 43 00:02:05,500 --> 00:02:06,710 En effet, sans cette protection, 44 00:02:07,000 --> 00:02:09,890 le commerçant risquait de perdre la propriété du fonds de commerce. 45 00:02:10,860 --> 00:02:13,800 On peut également justifier le recours à l'expression de propriété commerciale 46 00:02:14,250 --> 00:02:16,260 en considérant que le droit au renouvellement, 47 00:02:16,740 --> 00:02:18,180 donc le droit au renouvellement du bail, 48 00:02:18,680 --> 00:02:21,860 conduit à ce que le locataire soit presque un propriétaire du local loué. 49 00:02:23,100 --> 00:02:24,970 Par ailleurs, ce droit au bail est cessible, 50 00:02:25,100 --> 00:02:28,190 ce qui explique également le recours à l'expression de propriété commerciale, 51 00:02:28,260 --> 00:02:31,260 parce que vous pouvez céder comme si c'était une propriété. 52 00:02:32,190 --> 00:02:33,050 Pour toutes ces raisons, 53 00:02:33,110 --> 00:02:36,520 on peut considérer que le droit au bail est un bien du commerçant. 54 00:02:37,650 --> 00:02:41,530 Aujourd'hui, le bail commercial est régi par les articles L145-1 55 00:02:41,570 --> 00:02:42,660 et suivants du Code de commerce. 56 00:02:43,220 --> 00:02:45,630 Ces textes établissent un statut des baux commerciaux. 57 00:02:45,900 --> 00:02:47,010 C'est un statut impératif. 58 00:02:47,210 --> 00:02:48,400 Les parties ne peuvent pas l'écarter. 59 00:02:49,050 --> 00:02:49,670 En revanche, 60 00:02:49,910 --> 00:02:51,980 il est possible de se soumettre volontairement à ce statut 61 00:02:52,030 --> 00:02:55,050 alors même que les conditions de son application ne sont pas remplies. 62 00:02:55,600 --> 00:02:57,420 Mais l'option ne peut qu'être totale. 63 00:02:57,620 --> 00:02:59,500 Si les parties choisissent d'appliquer le statut, 64 00:02:59,770 --> 00:03:01,120 c'est tout le statut qui s'applique. 65 00:03:01,300 --> 00:03:02,520 On ne peut pas le dépecer. 66 00:03:04,170 --> 00:03:05,740 Les clauses d'un bail commercial 67 00:03:05,770 --> 00:03:08,120 contraires aux dispositions relatives aux baux commerciaux 68 00:03:08,520 --> 00:03:09,790 sont réputées non écrites 69 00:03:09,830 --> 00:03:12,730 selon l'article L145-15 du Code de commerce. 70 00:03:13,590 --> 00:03:14,590 Alors quelles sont les conditions 71 00:03:14,620 --> 00:03:17,280 qui font que le statut s'appliquera impérativement ? 72 00:03:17,640 --> 00:03:19,590 C'est ce que nous allons voir dans un paragraphe premier : 73 00:03:19,980 --> 00:03:22,760 les conditions d'application du statut des baux commerciaux. 74 00:03:23,820 --> 00:03:25,290 On distingue les conditions personnelles, 75 00:03:25,320 --> 00:03:26,640 c'est-à-dire relatives à la personne, 76 00:03:26,850 --> 00:03:28,960 des conditions réelles, c'est-à-dire relatives aux biens, 77 00:03:29,660 --> 00:03:32,910 et on commence par un A relatif aux conditions personnelles. 78 00:03:33,810 --> 00:03:37,610 Le contrat de bail est un contrat par lequel une personne, le bailleur, 79 00:03:38,130 --> 00:03:41,800 met à disposition d'une autre, le preneur ou le locataire, un bien. 80 00:03:44,530 --> 00:03:48,180 Sont donc en présence, un bailleur et un locataire, 81 00:03:48,450 --> 00:03:50,650 chacun soumis à des conditions spécifiques 82 00:03:50,760 --> 00:03:52,730 dont dépend la validité du contrat de bail. 83 00:03:53,980 --> 00:03:56,190 Il y a des conditions tout d'abord tenant au bailleur, 84 00:03:56,230 --> 00:03:57,420 ce que nous voyons dans un 1. 85 00:03:58,650 --> 00:04:02,010 Les conditions ont trait à sa situation personnelle ou familiale. 86 00:04:02,760 --> 00:04:04,660 Comme la signature d'un bail commercial 87 00:04:04,700 --> 00:04:07,090 emporte des obligations importantes pour le bailleur, 88 00:04:07,730 --> 00:04:11,490 celui-ci doit être pleinement en mesure de comprendre la portée de son acte. 89 00:04:12,630 --> 00:04:14,810 S'il est incapable, majeur ou mineur, 90 00:04:15,220 --> 00:04:18,450 son représentant légal peut consentir des baux en son nom. 91 00:04:19,240 --> 00:04:21,150 Mais selon l'article 504 du Code civil, 92 00:04:21,190 --> 00:04:23,810 ces baux ne confèrent pas de droit au renouvellement 93 00:04:23,840 --> 00:04:25,620 lorsque la capacité sera retrouvée. 94 00:04:26,190 --> 00:04:27,490 Si le bailleur est un mineur, 95 00:04:27,640 --> 00:04:29,190 le commerçant a un droit au renouvellement 96 00:04:29,260 --> 00:04:30,740 tant que le bailleur est mineur, 97 00:04:31,070 --> 00:04:34,650 mais dès sa majorité, le commerçant perd le droit au renouvellement. 98 00:04:35,090 --> 00:04:36,900 Dès la majorité du mineur, 99 00:04:37,160 --> 00:04:39,610 le commerçant locataire perd le droit au renouvellement. 100 00:04:40,800 --> 00:04:43,740 Si l'immeuble donné à bail appartient à la communauté des biens des époux, 101 00:04:44,010 --> 00:04:44,820 en cas de mariage, 102 00:04:44,930 --> 00:04:49,340 l'article 1425 du Code civil impose le consentement des deux époux. 103 00:04:49,440 --> 00:04:50,220 Nous l'avons déjà vu. 104 00:04:50,700 --> 00:04:53,720 À défaut, la nullité du bail pourrait être demandée par l'époux 105 00:04:53,750 --> 00:04:56,140 qui n'a pas été partie à l'acte dans un délai de deux ans 106 00:04:56,170 --> 00:04:59,040 depuis le jour où il a eu connaissance de l'existence de ce bail. 107 00:05:00,120 --> 00:05:04,650 Enfin, si l'immeuble est en usufruit, par exemple le mari était propriétaire, 108 00:05:04,690 --> 00:05:07,770 il le donne à ses enfants en héritage en laissant l'usufruit de l'immeuble 109 00:05:07,890 --> 00:05:09,930 à sa conjointe jusqu'à son propre décès, 110 00:05:10,690 --> 00:05:13,790 l'usufruitier ne peut donner à bail cet immeuble 111 00:05:13,880 --> 00:05:16,810 sans l'accord du nu-propriétaire et réciproquement, 112 00:05:17,160 --> 00:05:20,130 l'usufruitier doit absolument obtenir l'accord du nu-propriétaire 113 00:05:20,170 --> 00:05:21,990 pour renouveler le bail. 114 00:05:23,920 --> 00:05:26,010 Quelles sont les conditions maintenant tenant au preneur 115 00:05:26,060 --> 00:05:27,340 que nous voyons dans un 2. 116 00:05:28,220 --> 00:05:29,470 Il y a un principe, d'abord. 117 00:05:29,640 --> 00:05:31,600 Le principe (a) 118 00:05:32,285 --> 00:05:36,257 c'est qu'il faut que le preneur soit un commerçant 119 00:05:36,314 --> 00:05:39,314 immatriculé au Registre du commerce et des sociétés 120 00:05:39,428 --> 00:05:43,142 ou alors qu'il s'agisse d'un artisan immatriculé au répertoire des métiers. 121 00:05:43,230 --> 00:05:46,500 Voici ce que prévoit l'article L145-1 du Code de commerce. 122 00:05:47,010 --> 00:05:49,200 Ni les agriculteurs ni les professions libérales 123 00:05:49,285 --> 00:05:51,630 ne bénéficient en principe du statut des baux commerciaux. 124 00:05:53,280 --> 00:05:56,550 Ce principe doit être nuancé ce qui va faire l'objet d'un b. 125 00:05:57,690 --> 00:05:58,730 De façon surprenante, 126 00:05:58,990 --> 00:06:03,330 la jurisprudence semble considérer que l'immatriculation au RCS n'est exigée 127 00:06:03,370 --> 00:06:06,270 que pour avoir le droit au renouvellement à l'expiration du bail. 128 00:06:06,850 --> 00:06:08,040 Vous avez un arrêt de principe 129 00:06:08,140 --> 00:06:11,280 qui a été rendu par la troisième chambre civile de la Cour de cassation 130 00:06:11,410 --> 00:06:13,310 le 1er octobre 1997. 131 00:06:14,160 --> 00:06:14,960 Selon cet arrêt, 132 00:06:15,120 --> 00:06:16,890 l'immatriculation du preneur 133 00:06:17,020 --> 00:06:19,970 n'est une condition du bénéfice du statut des baux commerciaux 134 00:06:20,160 --> 00:06:22,300 que pour le renouvellement du bail. 135 00:06:23,000 --> 00:06:24,600 Alors en l'absence d'immatriculation, 136 00:06:24,800 --> 00:06:27,090 il n'y a donc pas de renouvellement du bail. 137 00:06:27,550 --> 00:06:28,930 C'est ce qu'a récemment réaffirmé 138 00:06:29,200 --> 00:06:31,170 la troisième chambre civile de la Cour de cassation 139 00:06:31,220 --> 00:06:33,500 dans un arrêt du 23 janvier 2020. 140 00:06:34,440 --> 00:06:38,370 La jurisprudence considère aussi que l'immatriculation est requise, 141 00:06:38,640 --> 00:06:43,050 en revanche si le locataire souhaite faire requalifier un contrat 142 00:06:43,090 --> 00:06:44,670 en un contrat de bail commercial. 143 00:06:44,910 --> 00:06:48,320 Par exemple, si le contrat est une convention d'occupation précaire, 144 00:06:48,420 --> 00:06:50,190 qui nous le verrons, je vais vous en parler tout à l'heure, 145 00:06:50,230 --> 00:06:52,300 est un contrat qui déroge au statut des baux commerciaux, 146 00:06:52,680 --> 00:06:54,950 si c'est une convention d'occupation précaire, 147 00:06:54,980 --> 00:06:59,230 la requalification de ce contrat en un contrat de bail commercial suppose 148 00:06:59,310 --> 00:07:01,140 de la part du locataire qu'il soit immatriculé. 149 00:07:01,400 --> 00:07:04,270 C'est ce qui va lui ouvrir le droit à demander la requalification. 150 00:07:04,310 --> 00:07:05,220 C'est ce qu'a précisé 151 00:07:05,360 --> 00:07:07,470 un arrêt de la troisième chambre civile de la Cour de cassation 152 00:07:07,520 --> 00:07:09,220 du 22 janvier 2014. 153 00:07:09,910 --> 00:07:11,740 Mais en dehors de ces hypothèses particulières, 154 00:07:12,210 --> 00:07:13,930 la demande de renouvellement 155 00:07:13,980 --> 00:07:17,400 ou alors la requalification du contrat en un contrat de bail commercial, 156 00:07:17,880 --> 00:07:20,400 la jurisprudence semble ne pas exiger l'immatriculation 157 00:07:20,440 --> 00:07:23,230 pour appliquer le statut des baux commerciaux. 158 00:07:24,120 --> 00:07:27,630 Cette limitation du domaine de l'exigence de l'immatriculation 159 00:07:27,900 --> 00:07:31,460 est surprenante au regard de l'article L145-1 du Code de commerce 160 00:07:31,730 --> 00:07:33,085 qui exige de façon générale 161 00:07:33,142 --> 00:07:35,340 l'immatriculation au registre du commerce 162 00:07:35,450 --> 00:07:37,260 pour bénéficier du statut des baux commerciaux. 163 00:07:37,740 --> 00:07:38,370 À mon avis, 164 00:07:38,500 --> 00:07:40,130 on devrait interpréter les choses 165 00:07:40,160 --> 00:07:42,830 en distinguant trois hypothèses différentes. 166 00:07:43,680 --> 00:07:46,770 La première hypothèse, ce serait si dès le départ, 167 00:07:46,820 --> 00:07:48,650 les parties se sont soumises volontairement 168 00:07:48,740 --> 00:07:52,030 et de façon non équivoque au statut des baux commerciaux 169 00:07:52,080 --> 00:07:54,360 alors que les conditions de son application n'étaient pas réunies 170 00:07:54,390 --> 00:07:58,170 et en particulier, que l'immatriculation au RCS n'était pas réalisée, 171 00:07:58,400 --> 00:08:00,600 il me semble que le statut devrait être entièrement applicable, 172 00:08:00,620 --> 00:08:02,070 y compris le droit au renouvellement, 173 00:08:02,170 --> 00:08:04,880 parce que les parties ont opté pour le statut des baux commerciaux 174 00:08:04,950 --> 00:08:08,320 qui doit s'appliquer de façon intégrale. 175 00:08:09,390 --> 00:08:10,500 Il y aurait une deuxième hypothèse, 176 00:08:10,540 --> 00:08:12,690 c'est celle où les parties ont conclu un contrat de bail 177 00:08:12,800 --> 00:08:14,750 qu'elles n'ont pas soumis aux statuts des baux commerciaux, 178 00:08:14,960 --> 00:08:15,920 un bail de droit commun 179 00:08:15,950 --> 00:08:18,270 ou alors une convention d'occupation précaire par exemple. 180 00:08:18,690 --> 00:08:22,170 Le contrat de bail reste efficace malgré l'absence d'immatriculation, 181 00:08:22,530 --> 00:08:25,350 en particulier la résolution du bail ne peut pas être demandée 182 00:08:25,380 --> 00:08:26,460 pour défaut d'immatriculation. 183 00:08:27,450 --> 00:08:29,870 Mais ce contrat de bail, qui reste efficace, 184 00:08:30,090 --> 00:08:32,210 ce n'est pas un contrat de bail commercial, 185 00:08:32,250 --> 00:08:34,780 il ne peut pas être requalifié en bail commercial. 186 00:08:34,810 --> 00:08:37,830 Il ne peut pas non plus se voir appliquer l'une des règles, 187 00:08:37,860 --> 00:08:41,590 il ne peut se voir appliquer aucune des règles du statut des baux commerciaux 188 00:08:41,900 --> 00:08:44,600 si le commerçant n'est pas un commerçant immatriculé. 189 00:08:45,920 --> 00:08:46,900 Troisième hypothèse, 190 00:08:47,190 --> 00:08:50,130 si les parties ont conclu un contrat qu'elles ont appelé bail commercial, 191 00:08:50,370 --> 00:08:52,240 mais que l'immatriculation fait défaut 192 00:08:52,350 --> 00:08:56,880 et que l'on n'arrive pas à démontrer une volonté réelle d'appliquer le statut 193 00:08:56,930 --> 00:08:59,010 malgré le défaut d'immatriculation, 194 00:08:59,320 --> 00:09:01,340 la situation dans ce cas-là est plus délicate. 195 00:09:01,430 --> 00:09:02,690 Il me semble que dans ce cas, 196 00:09:03,030 --> 00:09:06,560 on devrait écarter l'ensemble des règles découlant du statut 197 00:09:06,590 --> 00:09:08,400 comme dans l'hypothèse précédente, 198 00:09:08,540 --> 00:09:11,200 et non uniquement l'absence de renouvellement du bail. 199 00:09:12,630 --> 00:09:14,650 Voilà pour une certaine relativisation ; 200 00:09:15,190 --> 00:09:18,190 les trois hypothèses que j'évoque, c'est purement personnel, 201 00:09:18,460 --> 00:09:20,060 ce que l'on constate en jurisprudence, 202 00:09:20,100 --> 00:09:23,840 c'est cette nuance qui conduit à n'exiger finalement l'immatriculation 203 00:09:23,870 --> 00:09:25,160 que pour le renouvellement 204 00:09:25,200 --> 00:09:28,950 ou pour la requalification d'un contrat en un contrat en bail commercial. 205 00:09:29,000 --> 00:09:29,930 Sinon pour le reste, 206 00:09:30,120 --> 00:09:31,810 on n'a pas besoin d'être immatriculé au RCS 207 00:09:31,860 --> 00:09:34,860 malgré la lettre de l'article L 145-1 du Code de commerce. 208 00:09:35,650 --> 00:09:37,080 Il existe même des exceptions 209 00:09:37,350 --> 00:09:39,740 au principe selon lequel il faut être un commerçant immatriculé 210 00:09:39,770 --> 00:09:41,370 pour bénéficier du statut des baux commerciaux. 211 00:09:41,410 --> 00:09:44,080 C'est ce que nous allons voir dans un c, ces exceptions. 212 00:09:44,620 --> 00:09:45,740 Dans certains cas en effet, 213 00:09:45,790 --> 00:09:48,440 une personne pourra bénéficier du statut des baux commerciaux 214 00:09:48,590 --> 00:09:50,610 alors même qu'elle n'est pas immatriculée. 215 00:09:52,620 --> 00:09:55,310 C'est notamment le cas du propriétaire d'un fonds de commerce 216 00:09:55,560 --> 00:09:56,970 qui est mis en location-gérance. 217 00:09:57,400 --> 00:09:58,820 En fait, il bénéficie du statut 218 00:09:58,860 --> 00:10:01,170 alors même qu'il n'est pas en principe immatriculé. 219 00:10:01,270 --> 00:10:04,450 C'est ce que dit l'article L145-1 du Code de commerce. 220 00:10:05,230 --> 00:10:07,410 Cela correspond à l'hypothèse 221 00:10:07,520 --> 00:10:10,450 où le propriétaire d'un fonds de commerce loue le local 222 00:10:10,480 --> 00:10:13,370 où est exploité le fonds, mais il n'exploite pas lui-même ce fonds, 223 00:10:13,790 --> 00:10:16,820 c'est le locataire-gérant qui exploite le fonds de commerce. 224 00:10:17,140 --> 00:10:20,350 Le propriétaire du fonds de commerce n'est en principe plus immatriculé 225 00:10:20,490 --> 00:10:21,970 car il n'a pas d'activité commerciale. 226 00:10:22,310 --> 00:10:24,970 Pourtant, c'est lui qui loue le local au propriétaire de l'immeuble. 227 00:10:25,200 --> 00:10:25,970 Et cette location, 228 00:10:26,050 --> 00:10:29,300 elle est soumise au statut des baux commerciaux bien que le locataire, 229 00:10:29,620 --> 00:10:31,290 qui est le propriétaire du fonds, je vous le rappelle, 230 00:10:31,510 --> 00:10:33,920 bien que ce locataire ne soit pas immatriculé. 231 00:10:34,140 --> 00:10:36,030 C'est une dérogation qui est expressément prévue 232 00:10:36,150 --> 00:10:39,300 à l'article L145-1 du Code de commerce 233 00:10:39,350 --> 00:10:42,530 à l'exigence en principe que le locataire soit immatriculé 234 00:10:42,840 --> 00:10:44,770 au registre du commerce et des sociétés