1 00:00:06,690 --> 00:00:09,650 Section 2, les sources du droit des affaires. 2 00:00:10,950 --> 00:00:15,325 En principe, le droit est l’œuvre de l’État et des autorités publiques, 3 00:00:15,930 --> 00:00:19,775 mais on constate qu’il existe également un droit émanant d’autorités privées, 4 00:00:20,250 --> 00:00:22,850 dont la valeur est moins assurée en droit positif, 5 00:00:23,425 --> 00:00:26,875 alors même que de telles règles sont de plus en plus nombreuses. 6 00:00:27,720 --> 00:00:28,825 Dans un paragraphe 1, 7 00:00:28,925 --> 00:00:33,025 nous allons voir le droit émanant des autorités publiques avant ensuite, 8 00:00:33,050 --> 00:00:35,550 dans un paragraphe 2, d’évoquer le droit émanant d’autorités privées. 9 00:00:36,200 --> 00:00:37,150 Paragraphe 1er, 10 00:00:38,125 --> 00:00:41,775 les sources du droit des affaires sont d’abord les sources de droit national, 11 00:00:42,425 --> 00:00:45,725 tel est le cas de la Constitution et du bloc de constitutionnalité, 12 00:00:45,925 --> 00:00:48,225 le préambule de la Constitution de 1946 13 00:00:48,425 --> 00:00:51,500 et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. 14 00:00:52,140 --> 00:00:56,000 En particulier, la liberté du commerce et de l’industrie dont je vous ai déjà parlé, 15 00:00:56,050 --> 00:00:59,950 qu’on appelle la liberté d’entreprendre, est un principe à valeur constitutionnelle. 16 00:01:00,670 --> 00:01:02,575 Le droit des affaires n’échappe d’ailleurs pas 17 00:01:02,600 --> 00:01:06,100 à la Question Prioritaire de Constitutionnalité, la QPC. 18 00:01:06,960 --> 00:01:09,050 Il y a de nombreuses QPC en droit des affaires. 19 00:01:09,575 --> 00:01:11,450 La plupart concernent le droit de la concurrence 20 00:01:11,575 --> 00:01:13,725 ou le droit des entreprises en difficulté. 21 00:01:14,590 --> 00:01:16,250 Rares sont les actions couronnées de succès. 22 00:01:17,200 --> 00:01:21,875 Par exemple, l’ancien article L442-6 I° deuxièmement, 23 00:01:22,000 --> 00:01:26,800 qui est devenu l’article L442-1 I° deuxièmement du Code de commerce, 24 00:01:27,160 --> 00:01:31,575 qui engage "la responsabilité de celui qui a soumis ou tenté de soumettre l’autre partie 25 00:01:31,600 --> 00:01:34,850 à des obligations créant un déséquilibre significatif 26 00:01:34,925 --> 00:01:36,825 dans les droits et obligations des parties, 27 00:01:37,300 --> 00:01:41,350 cet article a été jugé comme suffisamment clair et précis 28 00:01:41,600 --> 00:01:46,000 pour ne pas méconnaître le principe de légalité des délits". 29 00:01:46,900 --> 00:01:49,100 En revanche, le 20 janvier 2012, 30 00:01:49,150 --> 00:01:52,125 le Conseil constitutionnel a jugé inconstitutionnel 31 00:01:52,125 --> 00:01:55,550 l’article L624-6 du Code de commerce. 32 00:01:55,780 --> 00:01:59,450 Cet article permettait d’inclure, dans la procédure collective d’un débiteur, 33 00:01:59,675 --> 00:02:01,850 les biens acquis par son conjoint 34 00:02:02,100 --> 00:02:05,500 lorsque le débiteur avait participé au financement de l’acquisition de ce bien, 35 00:02:05,875 --> 00:02:09,825 alors même que les époux étaient sous le régime de la séparation de biens, 36 00:02:10,375 --> 00:02:12,650 donc normalement de patrimoines fortement distincts. 37 00:02:13,420 --> 00:02:17,975 Le but de cet article était de faciliter l’apurement du passif du débiteur, 38 00:02:18,150 --> 00:02:20,100 ainsi que la poursuite de l’activité de l’entreprise. 39 00:02:20,150 --> 00:02:23,875 C’est pour qu’on récupérât des biens qui avaient été en partie financés 40 00:02:24,100 --> 00:02:26,675 par le débiteur soumis à la procédure collective. 41 00:02:27,580 --> 00:02:29,650 Ce but était d’intérêt général. 42 00:02:29,730 --> 00:02:31,325 On pouvait considérer qu’il était louable, 43 00:02:31,375 --> 00:02:33,550 mais le Conseil constitutionnel a considéré 44 00:02:33,600 --> 00:02:36,600 que cet article était contraire à la Constitution. 45 00:02:37,300 --> 00:02:40,575 En effet, cette disposition permettait d’intégrer, dans la procédure, 46 00:02:40,650 --> 00:02:43,325 tous les biens qui ont été acquis pendant le mariage, 47 00:02:43,725 --> 00:02:49,925 sans distinguer selon l’origine de ces biens, la date d’acquisition, etc., 48 00:02:50,650 --> 00:02:52,700 et ne prenait pas davantage en compte la proportion 49 00:02:52,725 --> 00:02:54,670 que représentait l’apport du débiteur 50 00:02:54,900 --> 00:02:57,100 dans le financement du bien du conjoint. 51 00:02:57,800 --> 00:03:01,400 Un apport minime permettait de récupérer ce bien 52 00:03:01,450 --> 00:03:06,625 et de l’introduire dans la procédure collective du débiteur pour payer ses créanciers. 53 00:03:07,150 --> 00:03:10,600 L’atteinte au droit de la propriété, qui est un droit à valeur constitutionnelle, 54 00:03:10,675 --> 00:03:12,600 était donc disproportionnée. 55 00:03:13,210 --> 00:03:15,775 La disposition était donc contraire à la Constitution. 56 00:03:16,575 --> 00:03:18,975 Donc la Constitution joue un rôle en droit des affaires, 57 00:03:20,080 --> 00:03:23,350 mais la loi et les décrets sont également très importants en la matière. 58 00:03:23,775 --> 00:03:28,500 Pour l’essentiel, ces lois et décrets sont désormais codifiés dans le Code de commerce. 59 00:03:29,500 --> 00:03:33,175 Enfin, le juge joue un rôle également important en droit des affaires 60 00:03:33,250 --> 00:03:36,500 puisqu’il est l’autorité qui interprète la loi applicable. 61 00:03:36,930 --> 00:03:40,075 Nombreuses sont les hypothèses où l’on ne peut que constater 62 00:03:40,150 --> 00:03:43,475 l’acuité toujours vive des propos de Carbonnier: 63 00:03:43,850 --> 00:03:47,830 "l’interprétation est la forme savante de la désobéissance". 64 00:03:48,460 --> 00:03:53,225 Bien souvent, le juge ne se contente pas d’être la bouche de la loi, 65 00:03:53,410 --> 00:03:56,475 mais se comporte comme une véritable source du droit. 66 00:03:58,300 --> 00:04:01,780 Ce constat n’est de loin pas propre au droit des affaires. 67 00:04:01,980 --> 00:04:03,925 Il s’étend à l’ensemble du droit. 68 00:04:06,260 --> 00:04:08,050 On constate en droit des affaires, 69 00:04:08,200 --> 00:04:10,600 à côté de ces sources de droit national, 70 00:04:10,975 --> 00:04:14,930 une place de plus en plus importante des sources supranationales. 71 00:04:15,930 --> 00:04:17,175 Les traités internationaux 72 00:04:17,275 --> 00:04:19,710 sont ainsi relativement importants en matière commerciale. 73 00:04:20,490 --> 00:04:22,075 Il y a tout d’abord des traités internationaux 74 00:04:22,100 --> 00:04:24,450 qui se superposent aux législations nationales 75 00:04:24,600 --> 00:04:26,550 et qui ne s’appliquent qu’aux contrats internationaux. 76 00:04:27,120 --> 00:04:30,525 À ce titre, la France est notamment partie aux accords de l’OMC : 77 00:04:30,720 --> 00:04:32,125 l’Organisation Mondiale du Commerce, 78 00:04:32,425 --> 00:04:34,225 qui organise un marché international 79 00:04:34,450 --> 00:04:38,425 et interdit notamment les protections douanières autres que tarifaires. 80 00:04:39,360 --> 00:04:42,800 On doit également citer la Convention de Vienne du 11 avril 1980 81 00:04:42,850 --> 00:04:45,025 sur la vente internationale de marchandises, 82 00:04:45,075 --> 00:04:47,040 qui est très importante en pratique internationale. 83 00:04:48,390 --> 00:04:50,850 Certains traités internationaux vont plus loin, 84 00:04:51,275 --> 00:04:53,375 en ayant vocation à unifier les droits nationaux 85 00:04:53,425 --> 00:04:54,950 des différents États qui les ratifient. 86 00:04:55,100 --> 00:05:00,375 Par exemple, les conventions de Genève du 7 juin 1930 et du 19 mars 1931 87 00:05:00,600 --> 00:05:04,350 ont eu vocation à unifier les règles relatives à la lettre de change. 88 00:05:05,225 --> 00:05:07,350 Mais c’est essentiellement le droit européen 89 00:05:07,575 --> 00:05:10,275 qui a un impact sur le droit des affaires français. 90 00:05:10,890 --> 00:05:15,775 Les traités de Rome, de Maastricht, d’Amsterdam et de Lisbonne influencent le droit interne 91 00:05:15,925 --> 00:05:18,575 et imposent que soit respectée la liberté d’établissement, 92 00:05:18,650 --> 00:05:21,775 de circulation des marchandises, des personnes et des capitaux. 93 00:05:23,490 --> 00:05:25,525 On constate également l’importance des directives, 94 00:05:25,700 --> 00:05:27,350 en particulier en droit des sociétés. 95 00:05:27,540 --> 00:05:30,425 Il existe une directive sur les nullités des sociétés, 96 00:05:30,630 --> 00:05:34,625 une directive également sur les marchés d’instruments financiers, 97 00:05:35,550 --> 00:05:37,850 qui sont généralement cotés en Bourse. 98 00:05:38,250 --> 00:05:41,700 Il y a également une directive sur les Offres Publiques d’Achat, 99 00:05:41,750 --> 00:05:43,525 que l’on appelle les OPA : 100 00:05:43,600 --> 00:05:48,750 quand une entreprise essaye d’acquérir le contrôle d’une autre entreprise 101 00:05:48,975 --> 00:05:52,875 en proposant aux associés et aux actionnaires de cette entreprise 102 00:05:52,925 --> 00:05:55,075 de leur racheter leurs actions. 103 00:05:55,350 --> 00:05:56,450 C’est une OPA. 104 00:05:57,720 --> 00:06:00,090 À côté de ces sources émanant des autorités publiques, 105 00:06:00,420 --> 00:06:04,375 il est fréquent que le droit commercial émane aussi d’autorités privées. 106 00:06:05,040 --> 00:06:07,080 C’est l’une de ses caractéristiques. 107 00:06:07,770 --> 00:06:11,450 C’est un paragraphe 2, le droit émanant d’autorités privées. 108 00:06:12,390 --> 00:06:15,650 En principe, les sources du droit ne devraient pouvoir émaner 109 00:06:15,900 --> 00:06:18,750 que des organes étatiques qui en ont le pouvoir. 110 00:06:19,470 --> 00:06:23,375 Mais force est de constater le développement de normes édictées par des particuliers, 111 00:06:23,525 --> 00:06:25,200 qui s’imposent dans le monde des affaires. 112 00:06:25,830 --> 00:06:29,640 Il est possible d’en dresser une liste que l’on ne veut pas complète, 113 00:06:29,840 --> 00:06:32,730 mais qui présente l’essentiel de ses sources si particulières. 114 00:06:34,350 --> 00:06:38,750 Vous avez tout d’abord des contrats types qui sont élaborés par les professionnels. 115 00:06:39,210 --> 00:06:42,100 À proprement parler, on ne peut pas dire que ce sont des sources du droit, 116 00:06:42,300 --> 00:06:45,500 car il s’agit juste de conventions types, parfois même préimprimées, 117 00:06:45,800 --> 00:06:50,200 qui sont établies par des professionnels et qui servent de contrats aux parties. 118 00:06:50,520 --> 00:06:54,300 Par exemple, vous pouvez acheter des contrats qu’on appelle des formulaires Cerfa. 119 00:06:54,675 --> 00:06:57,450 Vous avez des préimprimés qui vous permettent de remplir juste des cases 120 00:06:57,675 --> 00:07:01,475 pour remplir, par exemple, un contrat de cautionnement ou un contrat de bail 121 00:07:01,500 --> 00:07:04,425 quand vous louez un bien immobilier, un appartement. 122 00:07:05,970 --> 00:07:09,825 Ces contrats types n’ont rien obligatoire et les parties peuvent toujours y déroger, 123 00:07:10,175 --> 00:07:15,525 mais on constate que souvent, ils sont repris in extenso, comme s’il s’agissait de véritables lois. 124 00:07:16,500 --> 00:07:19,225 Telle est le cas, par exemple, des cartes bancaires 125 00:07:19,450 --> 00:07:21,750 dont le fonctionnement répond à des règles contractuelles 126 00:07:22,100 --> 00:07:24,850 qui sont fixées sur des contrats, des contrats types. 127 00:07:25,440 --> 00:07:29,100 Également, on rencontre des conventions d’affacturage. 128 00:07:29,310 --> 00:07:30,925 L’affacturage, c’est un autre moyen. 129 00:07:31,200 --> 00:07:33,260 Je vous ai parlé tout à l’heure des bordereaux Dailly. 130 00:07:33,990 --> 00:07:36,550 L’affacturage est un autre moyen de mobiliser vos créances, 131 00:07:36,620 --> 00:07:40,075 c’est-à-dire d’obtenir immédiatement le montant d’une créance 132 00:07:40,100 --> 00:07:42,375 que vous avez contre quelqu’un d’autre qui doit vous payer plus tard 133 00:07:42,625 --> 00:07:44,460 en vous adressant à un banquier. 134 00:07:44,600 --> 00:07:48,825 Vous lui transmettez cette créance et il vous paye immédiatement le montant des créances, 135 00:07:48,850 --> 00:07:51,450 moins une commission, le prix à payer pour le service rendu. 136 00:07:52,575 --> 00:07:54,925 Par conséquent, ça vous donne des liquidités immédiates. 137 00:07:54,975 --> 00:07:57,425 Le banquier agira contre votre débiteur 138 00:07:57,725 --> 00:08:02,625 lorsque ce sera le moment d’agir contre ce débiteur, 139 00:08:02,675 --> 00:08:05,525 c’est-à-dire lorsque les délais de paiement seront écoulés. 140 00:08:06,180 --> 00:08:08,800 Cet affacturage, qui est un moyen de mobiliser les créances, 141 00:08:09,060 --> 00:08:12,775 est un contrat par lequel une personne va payer à une autre le montant de ses factures, 142 00:08:12,920 --> 00:08:17,500 moyennant une commission, et se retrouver, on dit subroger, dans les droits du créancier, 143 00:08:17,525 --> 00:08:21,090 c’est-à-dire qu’il prend la place du créancier contre le débiteur. 144 00:08:21,810 --> 00:08:23,800 Cette convention d’affacturage, qui est très courante, 145 00:08:24,120 --> 00:08:26,850 fait l’objet d’un contrat type qui sert de référence 146 00:08:27,025 --> 00:08:29,650 lorsque de telles conventions sont conclues. 147 00:08:31,025 --> 00:08:32,850 Voilà pour les contrats types 148 00:08:33,400 --> 00:08:37,890 qui sont une première "source" de droit commercial, de droit des affaires. 149 00:08:38,490 --> 00:08:40,860 À côté de ça, vous les usages professionnels. 150 00:08:41,840 --> 00:08:46,350 Les usages désignent les pratiques professionnelles couramment suivies 151 00:08:46,475 --> 00:08:49,375 et considérées comme normales dans un milieu déterminé. 152 00:08:50,070 --> 00:08:51,350 Il suppose une répétition. 153 00:08:51,900 --> 00:08:55,875 L’usage suppose également une pratique de masse, une pratique d’une collectivité, 154 00:08:56,450 --> 00:08:59,250 mais un usage n’est pas nécessairement d’application nationale. 155 00:08:59,450 --> 00:09:02,250 Il peut s’agir d’un usage qui ne concerne qu’un territoire donné. 156 00:09:02,700 --> 00:09:04,850 Par exemple, ça peut même être un tout petit territoire. 157 00:09:05,025 --> 00:09:08,425 Ça pourrait être les usages sur le marché de Rungis. 158 00:09:08,940 --> 00:09:12,210 Ou alors ça peut être les usages dans une entreprise donnée. 159 00:09:13,080 --> 00:09:15,775 On distingue classiquement deux catégories d’usages : 160 00:09:16,410 --> 00:09:19,425 les usages conventionnels et les usages de droit. 161 00:09:20,280 --> 00:09:22,200 S’agissant des usages conventionnels, 162 00:09:23,000 --> 00:09:25,075 ce sont des pratiques commerciales courantes 163 00:09:25,200 --> 00:09:27,850 auxquelles on supposera que les parties se sont référées 164 00:09:28,000 --> 00:09:30,900 en l’absence de précision contraire dans le contrat qui les lie. 165 00:09:31,950 --> 00:09:34,200 Ces usages sont considérés comme applicables, 166 00:09:34,250 --> 00:09:36,690 car on présume qu’ils représentent la volonté des parties. 167 00:09:37,325 --> 00:09:40,900 Par exemple, dans le commerce du bois, on considère que l’acheteur des billes, 168 00:09:41,275 --> 00:09:43,500 c’est-à-dire des troncs d’arbres sans écorce. 169 00:09:43,800 --> 00:09:48,125 Vous connaissez le billot sur lequel on posait la tête d’un condamné à être décapité, 170 00:09:48,625 --> 00:09:50,500 la bille, c’est un grand Billot. 171 00:09:50,820 --> 00:09:51,150 Bref ; 172 00:09:51,350 --> 00:09:54,300 l’acheteur des billes non débitées, c’est-à-dire non sciées, 173 00:09:54,440 --> 00:09:57,475 supporte le risque de défaut découvert au sciage. 174 00:09:57,660 --> 00:09:58,625 C’est un usage 175 00:09:58,950 --> 00:10:04,575 qui a été reconnu par la chambre commerciale de la Cour de cassation le 18 janvier 1972. 176 00:10:05,590 --> 00:10:09,000 Mais il faut bien voir qu’il ne s’agit pas d’une véritable source du droit. 177 00:10:09,300 --> 00:10:12,125 Ce n’est qu’une volonté présumée. 178 00:10:12,780 --> 00:10:16,775 Ces usages ne peuvent de plus s’appliquer qu’entre professionnels. 179 00:10:17,670 --> 00:10:21,675 D’ailleurs, un usage local n’est pas opposable à un commerçant extérieur 180 00:10:21,850 --> 00:10:23,925 qui ne connaît pas l’usage en question. 181 00:10:24,360 --> 00:10:28,100 Il faut, pour présumer la volonté d’avoir recours et d’appliquer cet usage, 182 00:10:28,325 --> 00:10:32,150 démontrer que le commerçant auquel on veut opposer l’usage 183 00:10:32,175 --> 00:10:35,250 ne pouvait pas ignorer l’existence de cet usage. 184 00:10:36,490 --> 00:10:41,275 À côté des usages conventionnels existe l’autre catégorie que sont les usages de droit. 185 00:10:42,150 --> 00:10:45,025 Ces usages sont perçus comme une règle de droit objective, 186 00:10:45,050 --> 00:10:47,275 et non plus uniquement comme une volonté présumée. 187 00:10:47,910 --> 00:10:50,175 Pour le coup, on est vraiment en présence d’une règle de droit. 188 00:10:50,730 --> 00:10:55,950 Il s’agit, en vérité, de coutume, la coutume étant l’une des sources non écrites du droit. 189 00:10:56,730 --> 00:10:58,740 On peut toujours écarter contractuellement cet usage. 190 00:10:59,775 --> 00:11:03,250 Il ne s’agit que d’une règle de droit supplétive de volonté. 191 00:11:03,720 --> 00:11:07,450 Il ne faut pas considérer que parce que c’est une règle de droit qu’on ne peut pas l’écarter. 192 00:11:07,600 --> 00:11:08,975 C’est toujours supplétif de volonté, 193 00:11:09,000 --> 00:11:11,340 comme il existe d’ailleurs des lois supplétives de volonté. 194 00:11:11,400 --> 00:11:12,690 Toutes les lois ne sont pas impératives. 195 00:11:12,750 --> 00:11:16,125 Vous avez tout à fait la possibilité d’écarter un certain nombre de lois. 196 00:11:16,980 --> 00:11:18,725 Mais en tant que de règles de droit, 197 00:11:19,075 --> 00:11:26,750 cet usage du droit peut être opposé même à un cocontractant qui n’en aurait pas connaissance. 198 00:11:26,850 --> 00:11:29,475 C’est là une différence avec l’usage conventionnel, 199 00:11:29,800 --> 00:11:33,425 mais à condition toutefois que l’on soit bien dans le domaine où la région, 200 00:11:33,450 --> 00:11:35,275 le lieu où l’usage s’applique. 201 00:11:39,425 --> 00:11:43,775 Quelle appréciation portée sur cette distinction entre les usages de droit 202 00:11:43,825 --> 00:11:46,100 et les usages conventionnels ? 203 00:11:46,650 --> 00:11:47,900 Il faut avouer qu’en pratique, 204 00:11:47,925 --> 00:11:52,325 la distinction n’est pas évidente entre ces deux catégories d’usages, 205 00:11:52,600 --> 00:11:55,650 car en toute hypothèse, il s’agit de pratiques répétées. 206 00:11:56,250 --> 00:12:01,000 Ainsi, l’usage entre commerçants selon lequel la facturation des prix sans mention contraire 207 00:12:01,300 --> 00:12:02,675 s’entend hors taxes, 208 00:12:03,275 --> 00:12:07,975 on peut se poser la question de savoir si c’est un usage de droit ou un usage conventionnel. 209 00:12:08,250 --> 00:12:11,925 Dans un arrêt de la chambre commerciale du 8 octobre 1991, 210 00:12:12,125 --> 00:12:16,100 la Cour de cassation a considéré que c’était un usage conventionnel, 211 00:12:16,625 --> 00:12:20,625 mais quelques années plus tard, dans un arrêt du 9 janvier 2001, 212 00:12:20,850 --> 00:12:25,425 la même chambre commerciale a cette fois-ci considéré que c’était un usage de droit. 213 00:12:25,625 --> 00:12:29,550 Peut-être qu’on était passé d’un usage conventionnel à un usage de droit. 214 00:12:29,850 --> 00:12:33,550 Au bout d’un moment, un usage conventionnel est tellement répandu et appliqué 215 00:12:33,575 --> 00:12:36,750 que tout le monde pense que c’est un usage qui s’impose, 216 00:12:36,825 --> 00:12:38,400 donc ça devient un usage de droit. 217 00:12:38,760 --> 00:12:41,325 Il faut bien voir qu’en réalité, c’est surtout par l’intervention du juge 218 00:12:41,550 --> 00:12:43,725 qui consacre un usage de façon générale, 219 00:12:43,875 --> 00:12:48,375 que l’usage conventionnel peut devenir véritablement un usage de droit. 220 00:12:49,530 --> 00:12:51,800 Mais on ne peut se défaire tout de même du sentiment 221 00:12:51,850 --> 00:12:55,075 que les classifications doctrinales sont un peu trop subtiles 222 00:12:55,200 --> 00:12:58,600 et qu’il y a une part d’arbitraire entre la distinction entre les usages conventionnels 223 00:12:58,825 --> 00:12:59,925 et les usages de droit. 224 00:13:00,390 --> 00:13:04,525 Ces distinctions reposent en effet beaucoup sur la perception qu’en ont les commerçants, 225 00:13:04,800 --> 00:13:07,975 perception qui d’une part est susceptible d’évoluer en fonction des personnes 226 00:13:08,100 --> 00:13:08,975 et dans le temps, 227 00:13:09,450 --> 00:13:13,325 et qui d’autre part, suppose d’arriver à sonder cette perception, 228 00:13:13,450 --> 00:13:15,375 ce qui est assez divinatoire. 229 00:13:16,950 --> 00:13:21,600 La distinction n’est pas forcément très facile à réaliser 230 00:13:21,650 --> 00:13:24,175 entre ces deux grandes catégories d’usages. 231 00:13:24,400 --> 00:13:29,575 L’autre question qu’on peut se poser est celle de la place des usages au regard de la loi, 232 00:13:29,850 --> 00:13:33,125 donc comment ces usages s’inscrivent dans la hiérarchie des normes. 233 00:13:34,170 --> 00:13:37,025 Les usages peuvent tout d’abord compléter la loi. 234 00:13:38,040 --> 00:13:42,475 Dans ce cas-là, on parle d’usages ou coutumes, "secundum legem", 235 00:13:43,620 --> 00:13:45,675 avec un renvoi express à la loi. 236 00:13:46,450 --> 00:13:50,850 On regarde le texte de loi et on se rend compte qu’il est fait référence aux usages. 237 00:13:51,000 --> 00:13:51,875 Pour un exemple, 238 00:13:51,950 --> 00:13:55,200 vous pouvez aller regarder l’article L145-47 du Code de commerce 239 00:13:55,450 --> 00:13:58,400 à propos de la déspécialisation d’un local commercial. 240 00:13:58,500 --> 00:14:01,250 Nous reviendrons sur cette question quand nous parlerons du bail commercial. 241 00:14:01,420 --> 00:14:04,600 Quand vous avez un bail commercial, vous avez une activité dans le local que vous louez. 242 00:14:04,880 --> 00:14:07,050 Vous pouvez modifier, dans une certaine mesure, 243 00:14:07,675 --> 00:14:13,325 cet usage, l’activité que vous réalisez au sein de ce local. 244 00:14:13,650 --> 00:14:15,050 C’est ce qu’on appelle la déspécialisation. 245 00:14:15,260 --> 00:14:17,625 Pour savoir quand vous avez la possibilité de le faire ou pas, 246 00:14:17,820 --> 00:14:20,010 la loi renvoie aux usages. 247 00:14:20,210 --> 00:14:22,600 Là, c’est un usage secundum legem, 248 00:14:22,900 --> 00:14:26,425 mais également, l’usage peut compléter la loi ou la coutume peut compléter la loi 249 00:14:26,800 --> 00:14:29,700 quand on dit qu’il est "prater legem", 250 00:14:29,850 --> 00:14:33,500 c’est-à-dire qu’il complète la loi, mais sans renvoi express de la loi, 251 00:14:34,025 --> 00:14:36,400 par exemple pour apprécier un comportement fautif, 252 00:14:36,700 --> 00:14:42,875 comme pour déterminer si la concurrence d’un commerçant fait à un autre est déloyale ou pas. 253 00:14:43,040 --> 00:14:44,340 Là, on peut se référer à un usage. 254 00:14:44,450 --> 00:14:46,440 Ce ne sont pas les textes qui disent qu’il faut se référer à l’usage, 255 00:14:46,450 --> 00:14:48,950 mais on peut tout de même y avoir recours. 256 00:14:50,540 --> 00:14:54,275 Troisième catégorie d’usages qui se distingue fortement des deux précédentes. 257 00:14:55,220 --> 00:14:58,850 Il peut arriver que les usages contredisent la loi. 258 00:14:59,120 --> 00:15:01,250 Ils sont, dans ce cas, "contra legem". 259 00:15:02,000 --> 00:15:04,025 Pas de problème pour les dispositions supplétives. 260 00:15:04,280 --> 00:15:08,150 Les règles de droit supplétives, on peut de toute façon y déroger par la volonté, 261 00:15:08,625 --> 00:15:12,700 donc un usage peut valablement déroger à une règle de droit supplétives. 262 00:15:13,220 --> 00:15:17,450 Mais cela arrive également que des dispositions impératives 263 00:15:17,500 --> 00:15:20,500 soient écartées en vertu d’un usage. 264 00:15:20,960 --> 00:15:24,725 Ainsi, l’usage selon lequel, contrairement à l’article 1310 du Code civil, 265 00:15:24,975 --> 00:15:27,450 la solidarité se présume en droit commercial, 266 00:15:27,770 --> 00:15:32,175 c’est contraire à la règle impérative selon laquelle la solidarité ne se présume pas, 267 00:15:32,475 --> 00:15:34,450 prévue à l’article 1310 du Code civil. 268 00:15:34,700 --> 00:15:37,450 Cela remet en cause l’article 1310 du Code civil. 269 00:15:38,025 --> 00:15:39,900 Beaucoup d’auteurs essayent de le justifier 270 00:15:40,000 --> 00:15:42,150 et de dire que ça ne remet pas véritablement en cause, 271 00:15:42,200 --> 00:15:44,650 ça ne contredit pas vraiment ce principe. 272 00:15:44,725 --> 00:15:46,180 De mon point de vue, cela contredit totalement. 273 00:15:46,250 --> 00:15:51,050 On a bien un usage qui contredit une règle qui me semble totalement impérative. 274 00:15:51,350 --> 00:15:54,250 Donc là, on est face à ce qu’on appelle un usage contra legem. 275 00:15:54,440 --> 00:15:59,150 Il n’y en a pas tant que ça, mais il faut bien reconnaître que cela arrive. 276 00:16:00,275 --> 00:16:04,300 Il semblerait cependant que seuls les usages du droit et non les simples usages conventionnels 277 00:16:04,575 --> 00:16:08,125 puissent parfois déroger à une disposition impérative. 278 00:16:09,080 --> 00:16:11,550 Autre question à propos des usages, celle de leur preuve. 279 00:16:11,625 --> 00:16:14,250 Comment va-t-on prouver les usages ? 280 00:16:14,600 --> 00:16:15,775 C’est discuté en doctrine. 281 00:16:16,675 --> 00:16:21,620 Si vous avez recours aux différents livres relatifs au droit commercial 282 00:16:21,675 --> 00:16:23,850 ou au droit des affaires que j’évoque dans la bibliographie, 283 00:16:23,990 --> 00:16:25,950 vous allez vous rendre compte que la présentation par les auteurs 284 00:16:26,125 --> 00:16:27,575 n’est pas forcément la même, 285 00:16:27,900 --> 00:16:32,500 mais on peut considérer, pour résumer, que les usages de droit n’ont pas à être prouvés. 286 00:16:33,350 --> 00:16:35,125 Le juge est censé connaître le droit. 287 00:16:35,175 --> 00:16:36,975 Il est censé connaître les usages de droit. 288 00:16:37,220 --> 00:16:41,300 Au contraire, les usages conventionnels doivent être prouvés par celui qui les invoque. 289 00:16:42,020 --> 00:16:45,300 La qualité de commerçant des juges facilite cette preuve, 290 00:16:45,550 --> 00:16:47,925 car ils sont en principe au courant de ces usages. 291 00:16:48,000 --> 00:16:50,180 Nous allons voir plus tard que dans un tribunal de commerce, 292 00:16:50,380 --> 00:16:53,900 une des caractéristiques, c’est que vous êtes jugé par les professionnels eux-mêmes. 293 00:16:54,125 --> 00:16:57,100 C’est une caractéristique de ces tribunaux de commerce. 294 00:16:57,890 --> 00:17:01,450 Tout de même, les juges ne peuvent pas admettre la preuve de l’usage 295 00:17:01,600 --> 00:17:05,250 sans aucune preuve extrinsèque ne leur soit fournie par les parties. 296 00:17:05,440 --> 00:17:07,700 Il ne peut pas juste dire : "Ah oui c’est vrai, je connais ces usages". 297 00:17:07,725 --> 00:17:11,700 Non, il va falloir vraiment que les parties ou la partie qui invoque l’usage 298 00:17:11,925 --> 00:17:13,325 prouvent l’existence de cet usage. 299 00:17:14,210 --> 00:17:17,950 La preuve des usages est généralement faite par ce qu’on appelle des "parères". 300 00:17:18,425 --> 00:17:22,250 Ce sont des avis de commerçants ou de professionnels de façon plus générale 301 00:17:22,325 --> 00:17:25,325 qui se prononce sur l’existence ou non d’un usage. 302 00:17:26,090 --> 00:17:31,225 Ils peuvent être délivrés, ces avis, ces parères, par les syndicats de professionnels, 303 00:17:31,375 --> 00:17:33,975 ou encore par la Chambre de commerce et d’industrie, 304 00:17:34,150 --> 00:17:39,125 voire par des autorités consulaires si l’usage à établir est étranger. 305 00:17:40,200 --> 00:17:42,530 Pour remédier à la difficulté que représente cette preuve, 306 00:17:42,625 --> 00:17:44,875 certains organismes édictent des codes d’usages 307 00:17:45,025 --> 00:17:47,450 qui vont préciser en quoi consistent ces usages. 308 00:17:48,260 --> 00:17:51,550 Historiquement, vous avez comme exemple les normes "Afnor" 309 00:17:52,450 --> 00:17:56,825 qui disent que tel produit remplit bien telle ou telle condition de sécurité 310 00:17:57,475 --> 00:18:01,800 ou de performance par rapport à ce qui est attendu par le consommateur notamment. 311 00:18:02,210 --> 00:18:03,125 Ces normes Afnor, 312 00:18:03,700 --> 00:18:09,025 qu’un décret de 1984 a rendues expressément applicables en cas de silence du contrat, 313 00:18:09,575 --> 00:18:12,850 c’était une sorte de code d’usage, ce qui devait être fait, 314 00:18:12,900 --> 00:18:15,825 ce qui était considéré comme devant être respecté par les commerçants. 315 00:18:16,640 --> 00:18:18,625 Il faut distinguer ces véritables codes d’usages 316 00:18:18,625 --> 00:18:20,350 de ce qu’on appelle des codes de bonne conduite 317 00:18:20,700 --> 00:18:22,700 qui sont essentiellement des recommandations 318 00:18:22,950 --> 00:18:24,450 à destination des professionnels. 319 00:18:24,710 --> 00:18:28,200 Par exemple, vous en avez un en droit des affaires, en droit des sociétés, 320 00:18:28,275 --> 00:18:32,025 à propos des sociétés cotées, qu’on appelle le Code Afep-Medef. 321 00:18:33,190 --> 00:18:35,825 Le Medef, vous le connaissez certainement, c’est le Mouvement des Entreprises de France. 322 00:18:36,030 --> 00:18:40,650 C’est une association qui défend les intérêts des grandes entreprises. 323 00:18:41,470 --> 00:18:44,100 Vous avez un Code de déontologie, Afep-Medef, 324 00:18:44,200 --> 00:18:46,350 qui concerne le fonctionnement des sociétés cotées. 325 00:18:46,410 --> 00:18:49,375 Dans ce Code, vous avez un certain nombre de recommandations. 326 00:18:49,600 --> 00:18:53,400 Ces recommandations, en principe, ce ne sont pas des usages obligatoires, 327 00:18:53,450 --> 00:18:55,275 mais uniquement des recommandations. 328 00:18:55,700 --> 00:18:58,300 C’est ce qu’on appelle de la soft law, du droit mou. 329 00:18:59,680 --> 00:19:01,675 Ce n’est pas véritablement une source du droit, 330 00:19:02,120 --> 00:19:03,650 mais il n’est pas impossible tout de même 331 00:19:03,700 --> 00:19:06,525 que certaines règles prévues dans ces codes de bonne conduite 332 00:19:06,750 --> 00:19:08,000 deviennent, avec le temps, 333 00:19:08,175 --> 00:19:12,000 de véritables usages commerciaux que l’on est censé respecter, 334 00:19:12,050 --> 00:19:13,900 qu’ils soient considérés comme des usages conventionnels, 335 00:19:13,950 --> 00:19:15,650 voire comme des usages de droit. 336 00:19:16,260 --> 00:19:17,925 Et puis il existe aussi des codes de bonne conduite 337 00:19:18,100 --> 00:19:20,825 qui sont considérés comme un ensemble de véritables règles de droit. 338 00:19:21,350 --> 00:19:26,300 C’est le cas du Code de déontologie de la Fédération française de la franchise. 339 00:19:26,425 --> 00:19:28,850 La franchise, nous le verrons au second semestre. 340 00:19:29,025 --> 00:19:30,375 C’est un contrat de distribution. 341 00:19:30,490 --> 00:19:36,400 Vous avez des franchisés qui vont distribuer des produits fabriqués par le franchiseur, 342 00:19:36,475 --> 00:19:37,875 donc vous exploitez une franchise 343 00:19:37,875 --> 00:19:42,530 qui permet de réitérer le succès commercial du franchiseur. 344 00:19:42,980 --> 00:19:47,375 Bref, vous avez un code de déontologie qui énonce, 345 00:19:47,400 --> 00:19:51,725 qui édicte de véritables usages de droit que l’on est censé respecter en principe. 346 00:19:53,030 --> 00:19:55,800 On le voit, il ne faut pas sous-estimer des sources ce droit 347 00:19:55,850 --> 00:19:59,850 qui, dans la hiérarchie des normes, semblent très inférieures aux sources écrites. 348 00:20:00,860 --> 00:20:04,490 C’est donc l’ensemble de ces sources qui constituent le droit des affaires, 349 00:20:05,030 --> 00:20:06,225 mais qu’est-ce que le droit des affaires ? 350 00:20:06,750 --> 00:20:10,125 C’est ce qu’il s’agit désormais de déterminer.