1 00:00:05,710 --> 00:00:06,730 Bonjour à toutes et tous. 2 00:00:06,930 --> 00:00:11,380 Nous continuons donc l'étude des perquisitions pénales et j'avais 3 00:00:11,580 --> 00:00:14,670 évoqué la question la dernière fois de l'assistance d'un avocat. 4 00:00:14,870 --> 00:00:18,790 Donc en effet, faites bien attention à cela, l'assistance de l'avocat 5 00:00:18,990 --> 00:00:23,020 donc n'est pas prévue encore au cours de la perquisition. 6 00:00:23,590 --> 00:00:27,880 La chambre criminelle l'a notamment affirmé dans un arrêt du 3 avril 2013, 7 00:00:28,240 --> 00:00:29,020 numéro 12-88.428. 8 00:00:33,280 --> 00:00:36,910 On l'a vu et on le reverra surtout lors de l'étude de la garde à vue, 9 00:00:37,420 --> 00:00:42,310 le rôle de l'avocat ne cesse de s'affirmer et c'est heureux au 10 00:00:42,510 --> 00:00:45,370 cours de la phase préparatoire du procès, sous influence notamment 11 00:00:46,000 --> 00:00:49,090 de la loi mais surtout aussi de la jurisprudence et particulièrement 12 00:00:49,290 --> 00:00:53,350 européenne, et pourtant il reste des domaines donc où sa place est 13 00:00:53,550 --> 00:00:57,820 encore limitée et donc tel est le cas de la perquisition. 14 00:00:58,420 --> 00:01:03,370 Alors la Cour de cassation avait, dans un arrêt du 30 mars 1993, 15 00:01:03,700 --> 00:01:07,840 rendu un arrêt indiquant que l'absence de convocation de l'avocat ne 16 00:01:08,040 --> 00:01:11,830 constituait pas une violation des articles 92 et 118 du Code de procédure 17 00:01:12,030 --> 00:01:15,610 pénale, dans la mesure où l'intéressé n'avait pas été soumis au cours 18 00:01:15,810 --> 00:01:17,830 de la perquisition, à un interrogatoire. 19 00:01:18,460 --> 00:01:23,330 La solution, donc, est reprise, est étendue dans l'arrêt du 3 avril 20 00:01:23,530 --> 00:01:24,290 2013. 21 00:01:24,850 --> 00:01:28,630 Selon la Cour de cassation, l'article 6, paragraphe 3 de la 22 00:01:28,830 --> 00:01:32,860 Convention européenne n'exige pas que la personne ayant reçu une 23 00:01:33,060 --> 00:01:37,150 notification officielle du fait qu'elle est suspectée d'avoir commis 24 00:01:37,630 --> 00:01:41,410 une infraction soit assistée d'un avocat lorsqu'elle est présente 25 00:01:41,610 --> 00:01:45,460 à des actes, donc en l'espèce, une perquisition, au cours desquelles 26 00:01:45,660 --> 00:01:49,720 elle n'est ni privée de sa liberté, ni entendue sur les faits qui lui 27 00:01:49,920 --> 00:01:50,740 sont reprochés. 28 00:01:51,700 --> 00:01:56,140 Et la solution sera confirmée quelques mois plus tard par la Chambre 29 00:01:56,340 --> 00:01:59,170 criminelle, le 22 octobre 2013, numéro 13-81.945. 30 00:02:04,510 --> 00:02:07,330 Alors c'est un arrêt, j'avais d'ailleurs un petit peu 31 00:02:07,530 --> 00:02:11,710 abordé cette question lors de l'étude des principes directeurs donc en 32 00:02:11,910 --> 00:02:15,550 l'espèce, une personne était gardée à vue, placée en garde à vue à 33 00:02:15,750 --> 00:02:19,270 6 h du matin, son domicile est perquisitionné à 8 h. 34 00:02:19,470 --> 00:02:22,060 Elle est présente, je vous l'ai dit, la privation de liberté n'est pas 35 00:02:22,260 --> 00:02:25,150 un obstacle à la présence de la personne qui, elle, est obligatoire, 36 00:02:25,420 --> 00:02:29,440 et la perquisition se déroule sans la présence de l'avocat et au cours 37 00:02:29,640 --> 00:02:34,330 de celle-ci, le gardé à vue est interrogé sur les objets saisis. 38 00:02:34,660 --> 00:02:38,050 Et le moyen, dans cet arrêt-là, soutenait que les questions qui 39 00:02:38,620 --> 00:02:41,890 lui avaient été posées à propos de ces objets devaient s'assimiler 40 00:02:42,090 --> 00:02:45,460 à une audition, dans la mesure où les réponses apportées pourraient 41 00:02:45,660 --> 00:02:46,660 le conduire à s'auto-incriminer. 42 00:02:46,860 --> 00:02:51,400 Or, en application des dispositions de l'article 6 de la Convention 43 00:02:51,600 --> 00:02:54,580 européenne, le gardé à vue doit être obligatoirement assisté de 44 00:02:54,780 --> 00:02:57,130 son avocat durant un interrogatoire. 45 00:02:57,820 --> 00:03:02,590 Et l'article 63-4-2 du Code de procédure pénale prévoit également 46 00:03:02,790 --> 00:03:05,300 l'assistance de l'avocat durant les auditions. 47 00:03:05,500 --> 00:03:07,960 Donc finalement, selon le pourvoi, la chambre de l'instruction aurait 48 00:03:08,160 --> 00:03:11,110 dû vérifier si les questions posées au gardé à vue avaient ou non le 49 00:03:11,310 --> 00:03:12,790 caractère d'un interrogatoire. 50 00:03:13,990 --> 00:03:16,210 La chambre criminelle rejette le pourvoi. 51 00:03:16,510 --> 00:03:19,270 Les questions posées par l'OPJ pendant cette phase de l'enquête 52 00:03:19,570 --> 00:03:22,750 ne peuvent s'assimiler à un interrogatoire, les objets saisis 53 00:03:22,950 --> 00:03:26,290 ne lui ayant été présentés qu'en vue d'une simple reconnaissance, 54 00:03:27,340 --> 00:03:29,830 et la chambre de l'instruction avait par ailleurs relevé que le 55 00:03:30,030 --> 00:03:32,470 gardé à vue avait été informé, dans le cadre de sa garde à vue, 56 00:03:32,670 --> 00:03:40,390 de son droit de se taire donc c'est un sérieux coup porté ici aux droits 57 00:03:40,590 --> 00:03:41,470 de la défense. 58 00:03:42,250 --> 00:03:45,280 Et par ailleurs, c'est vrai, on peut s'interroger dans la mesure 59 00:03:45,480 --> 00:03:49,300 où effectivement, est aujourd'hui consacré le droit de se taire et 60 00:03:49,500 --> 00:03:54,130 de ne pas s'auto-incriminer et dans la mesure où l'assistance 61 00:03:54,460 --> 00:03:58,960 d'un avocat aujourd'hui est prévue dans le cadre de la garde à vue, 62 00:03:59,160 --> 00:04:01,780 mais aussi dans le cadre de l'audition libre que nous étudierons plus tard, 63 00:04:02,050 --> 00:04:06,120 qui consiste à entendre librement une personne qui est soupçonnée, 64 00:04:06,320 --> 00:04:09,190 donc, c'est-à-dire en ne la privant pas de sa liberté par le biais 65 00:04:09,390 --> 00:04:13,210 d'une garde à vue, et cette personne qui est entendue librement bénéficie 66 00:04:13,410 --> 00:04:18,850 des mêmes droits de la défense dès lors que le gardé à vue, 67 00:04:20,200 --> 00:04:21,370 dès lors qu'elle est suspecte. 68 00:04:21,680 --> 00:04:24,880 Donc on le voit finalement, et c'est depuis la loi du 27 mai 2014, 69 00:04:25,450 --> 00:04:27,970 le critère finalement de l'octroi des droits de la défense, 70 00:04:28,240 --> 00:04:29,110 c'est le soupçon. 71 00:04:29,560 --> 00:04:33,070 Cette loi de 2014 va créer un statut finalement de suspect même si la 72 00:04:33,270 --> 00:04:35,230 loi n'emploie pas le terme, c'est le soupçon. 73 00:04:35,430 --> 00:04:38,110 Et donc, dès lors que le critère des droits de la défense est le 74 00:04:38,310 --> 00:04:41,860 soupçon, on devrait pouvoir considérer qu'effectivement, l'assistance 75 00:04:42,060 --> 00:04:45,970 de l'avocat puisse être garantie dans le cadre de ces perquisitions, 76 00:04:46,170 --> 00:04:50,800 ce qui serait par ailleurs un garde-fou, une garantie nécessaire 77 00:04:51,000 --> 00:04:54,430 en vue de protéger notamment le droit de se taire et de ne pas 78 00:04:54,630 --> 00:04:55,390 s'auto incriminer. 79 00:04:55,590 --> 00:04:59,170 Qu'est-ce qui fait dire, qu'est-ce qui permet de garantir 80 00:04:59,370 --> 00:05:04,360 en effet que les questions seront ainsi balisées, si vous voulez ? 81 00:05:05,710 --> 00:05:09,550 Comment s'assurer que les questions posées par les enquêteurs n'ont 82 00:05:09,750 --> 00:05:11,680 pas d'autres objets, par exemple, que d'interroger les 83 00:05:11,880 --> 00:05:12,730 personnes sur les objets saisis ? 84 00:05:14,890 --> 00:05:18,730 Quand on sait par ailleurs que certaines perquisitions peuvent 85 00:05:18,930 --> 00:05:24,220 donner lieu, parfois en pratique, à des pratiques qui n'ont pas lieu 86 00:05:24,420 --> 00:05:26,860 d'être, comme la saisie d'objets qui n'ont pas forcément grand-chose 87 00:05:27,100 --> 00:05:30,370 à voir avec l'infraction, la présence de l'avocat donc pourrait 88 00:05:30,570 --> 00:05:35,410 être une façon de remédier à ces difficultés et de renforcer les 89 00:05:35,610 --> 00:05:36,520 droits de la défense. 90 00:05:37,030 --> 00:05:39,340 C'est en ce sens qu'un amendement avait été introduit dans le cas 91 00:05:39,540 --> 00:05:43,390 des travaux parlementaires et finalement, cela a été écarté. 92 00:05:43,590 --> 00:05:47,340 Alors cela pose quand même un sérieux problème de moyens quand même et 93 00:05:47,540 --> 00:05:52,780 puis ça pose évidemment la question 94 00:05:53,560 --> 00:05:57,820 de savoir si la profession est prête à s'engager dans une telle 95 00:05:58,020 --> 00:06:04,510 mission, puisque cela conduit quand même à revoir un petit peu non 96 00:06:04,710 --> 00:06:06,580 pas sa mission, mais en tous les cas son agenda, forcément, 97 00:06:07,450 --> 00:06:12,160 donc une mise en œuvre pratique qui conduit forcément à poser, 98 00:06:12,360 --> 00:06:13,240 à soulever quelques questions. 99 00:06:13,840 --> 00:06:17,950 Alors par ailleurs, je voudrais à présent évoquer un régime 100 00:06:18,250 --> 00:06:21,400 particulier, et c'est l'objet du 2, puisque nous avons envisagé dans 101 00:06:21,600 --> 00:06:27,160 un 1 les perquisitions de droit commun, le 2 consacré aux perquisitions 102 00:06:27,460 --> 00:06:28,780 chez les professionnels. 103 00:06:29,980 --> 00:06:36,490 Les perquisitions donc chez les professionnels soulèvent en effet 104 00:06:36,690 --> 00:06:41,680 des difficultés en raison des secrets qu'ils peuvent détenir et qui sont 105 00:06:41,880 --> 00:06:42,970 protégés par la loi. 106 00:06:45,020 --> 00:06:50,380 Donc la question posée est alors, comme très souvent en procédure pénale, 107 00:06:51,100 --> 00:06:56,470 celle de la conciliation d'intérêts antagonistes entre la nécessité 108 00:06:56,670 --> 00:07:01,150 de rechercher la vérité et la protection du secret professionnel. 109 00:07:01,350 --> 00:07:07,120 Alors, précisément, la loi du 31 décembre 1971 pose le principe 110 00:07:07,320 --> 00:07:09,730 de la protection du secret professionnel en toute matière, 111 00:07:10,090 --> 00:07:13,180 ce qui semble postuler la règle de l'inviolabilité du cabinet de 112 00:07:13,380 --> 00:07:18,130 l'avocat, par exemple, telle est d'ailleurs la solution 113 00:07:18,330 --> 00:07:20,970 retenue en matière de sonorisation et de fixation d'images, 114 00:07:21,170 --> 00:07:27,870 mesure qui, nous le verrons plus tard, ne peut viser le cabinet d'un avocat. 115 00:07:28,070 --> 00:07:30,630 C'est l'article 706-96 du code. 116 00:07:31,830 --> 00:07:35,730 Or, en matière de perquisition, le législateur retient une solution 117 00:07:35,930 --> 00:07:39,090 autre puisqu'il permet quand même, mais sous condition que nous allons 118 00:07:39,290 --> 00:07:43,170 voir, il permet de réaliser cette opération même au sein du cabinet 119 00:07:43,370 --> 00:07:44,850 et du domicile d'un avocat. 120 00:07:45,510 --> 00:07:49,200 Alors le dispositif a été progressivement renforcé, 121 00:07:50,130 --> 00:07:53,220 pas seulement par les lois les plus récentes, on pense notamment 122 00:07:53,420 --> 00:07:58,050 avant tout à une loi du 30 décembre 1985 qui avait introduit certaines 123 00:07:58,250 --> 00:08:01,770 garanties en imposant notamment la direction de l'opération par 124 00:08:01,970 --> 00:08:05,280 un magistrat, donc non pas par un officier de police judiciaire, 125 00:08:05,480 --> 00:08:09,150 mais par un magistrat, donc le procureur en enquête de police, 126 00:08:09,350 --> 00:08:13,830 le juge d'instruction en instruction, et ce, en présence du bâtonnier. 127 00:08:14,030 --> 00:08:18,930 Déjà, donc, à l'époque, est exigée l'intervention de l'autorité 128 00:08:19,130 --> 00:08:21,360 judiciaire, l'OPJ est exclu du dispositif. 129 00:08:22,320 --> 00:08:25,860 Avec la loi du 15 juin 2000 qui crée, je vous rappelle, le JLD, 130 00:08:26,580 --> 00:08:30,600 le dispositif est renforcé grâce à la modification de l'article 131 00:08:30,800 --> 00:08:36,120 56-1 du Code de procédure pénale dans le sens d'une protection accrue 132 00:08:36,320 --> 00:08:37,650 du secret professionnel. 133 00:08:38,370 --> 00:08:42,320 Alors ce dispositif instauré vaut pour les avocats, article 56-1, 134 00:08:42,810 --> 00:08:45,300 mais aussi pour un certain nombre de professionnels que vous trouvez 135 00:08:45,500 --> 00:08:48,570 aux articles suivants, 56-2 et suivants, tels que les 136 00:08:48,770 --> 00:08:52,200 notaires, les huissiers, les médecins ou encore les entreprises 137 00:08:52,400 --> 00:08:55,950 de presse ou de communication audiovisuelle, et même depuis la 138 00:08:56,150 --> 00:08:58,800 loi du 4 janvier 2010, les agences de presse, 139 00:08:59,000 --> 00:09:00,630 les domiciles et véhicules d'un journaliste. 140 00:09:01,320 --> 00:09:04,410 Alors tout le dispositif est décrit dans le code. 141 00:09:04,610 --> 00:09:07,220 Je vous renvoie à la lecture de ces articles. 142 00:09:08,220 --> 00:09:12,390 Le cœur du dispositif tient à la prévision, alors originellement 143 00:09:12,840 --> 00:09:17,130 d'un contrôle a posteriori par le juge du siège, le JLD. 144 00:09:17,380 --> 00:09:21,240 Alors moi, je vais me concentrer sur l'avocat, ce dispositif de 145 00:09:21,440 --> 00:09:22,230 l'article 56-1. 146 00:09:23,340 --> 00:09:29,250 Selon cet article, la perquisition est réalisée par un magistrat en 147 00:09:29,450 --> 00:09:32,640 présence du bâtonnier ou de son délégué, qui ont seuls le droit 148 00:09:32,840 --> 00:09:36,600 de prendre connaissance des documents préalablement à leur éventuelle saisie. 149 00:09:37,500 --> 00:09:40,860 Le magistrat compétent dépend du cadre d'investigation dans lequel 150 00:09:41,060 --> 00:09:44,400 l'opération a lieu donc procureur de la République si nous sommes 151 00:09:44,600 --> 00:09:46,620 en enquête et juge d'instruction, je l'ai dit, si nous sommes en 152 00:09:46,820 --> 00:09:47,580 l'instruction. 153 00:09:47,780 --> 00:09:50,760 Mais en tout état de cause, la procédure est soumise à un 154 00:09:50,960 --> 00:09:56,540 formalisme assez précieux qui est issu donc de la loi du 15 juin 2000, 155 00:09:56,740 --> 00:10:02,280 mais aussi d'une loi du 12 décembre 2005 qui est venue poser des garanties 156 00:10:02,480 --> 00:10:05,730 supplémentaires que le législateur de 2000 n'avait pas prises. 157 00:10:06,480 --> 00:10:10,050 Et précisément, donc le magistrat, donc procureur ou juge d'instruction, 158 00:10:10,500 --> 00:10:13,890 ne peut ordonner cette mesure de perquisition que par décision écrite 159 00:10:14,090 --> 00:10:16,650 et motivée, précisant la nature de l'infraction en cause, 160 00:10:17,040 --> 00:10:20,880 les raisons et l'objet de la mesure, et sa décision doit être portée 161 00:10:21,080 --> 00:10:24,570 à la connaissance du bâtonnier ou de son délégué dès le début 162 00:10:24,770 --> 00:10:27,090 de la perquisition, à peine de nullité. 163 00:10:27,390 --> 00:10:32,430 Je vise ici l'article 56-1 alinéa premier, donc du Code de procédure 164 00:10:32,630 --> 00:10:33,390 pénale. 165 00:10:33,590 --> 00:10:37,440 Par ailleurs, l'alinéa 2 précise que le magistrat doit veiller à 166 00:10:37,640 --> 00:10:40,500 ce que la mesure ne porte pas atteinte au libre exercice de la profession 167 00:10:40,700 --> 00:10:44,760 d'avocat, ce qui suppose, notamment, selon la Cour de cassation, 168 00:10:45,150 --> 00:10:49,080 de respecter la confidentialité des échanges entre l'avocat et 169 00:10:49,280 --> 00:10:52,620 son client dans le cadre de l'exercice des droits de la défense, 170 00:10:52,860 --> 00:10:57,300 chambre criminelle, 13 décembre 2006, bulletin numéro 313. 171 00:10:58,230 --> 00:11:02,490 Alors le législateur a ainsi renforcé le dispositif et, ce faisant, 172 00:11:03,360 --> 00:11:06,420 il l'a mis en conformité avec les exigences européennes, 173 00:11:06,620 --> 00:11:10,710 puisque notamment, la Cour européenne a clairement affirmé dans un arrêt 174 00:11:10,910 --> 00:11:14,370 André et autres contre France en date du 24 juillet 2008, 175 00:11:14,640 --> 00:11:17,670 que la perquisition au sein d'un cabinet d'avocats doit faire l'objet 176 00:11:17,870 --> 00:11:21,960 d'un contrôle de nécessité et de proportionnalité au regard de l'article 177 00:11:22,160 --> 00:11:25,770 8 de la Convention européenne, en raison de l'atteinte portée 178 00:11:25,970 --> 00:11:27,540 aux libertés fondamentales. 179 00:11:27,990 --> 00:11:32,160 Et l'ultime garantie, enfin, tient à la prévision donc 180 00:11:32,790 --> 00:11:36,780 d'un contrôle a posteriori de la mesure par le JLD. 181 00:11:36,980 --> 00:11:38,370 Alors, en quoi ça consiste ? 182 00:11:39,360 --> 00:11:43,740 La loi du 15 juin 2000 a donné un rôle actif au bâtonnier, 183 00:11:44,340 --> 00:11:48,900 qui a désormais la possibilité de s'opposer à la saisie d'un document 184 00:11:49,100 --> 00:11:52,650 ou d'un objet à laquelle le magistrat a l'intention de procéder, 185 00:11:53,430 --> 00:11:57,060 à la condition pour cela que le secret professionnel soit véritablement 186 00:11:57,260 --> 00:11:58,020 mis en péril. 187 00:11:58,260 --> 00:12:00,570 Je vise ici l'alinéa 3 de l'article 56-1. 188 00:12:02,610 --> 00:12:06,540 Et si tel est le cas, donc si le bâtonnier s'oppose, 189 00:12:07,320 --> 00:12:12,480 le document est placé sous scellé fermé, un procès-verbal est dressé, 190 00:12:12,680 --> 00:12:15,150 mentionnant donc les contestations en question. 191 00:12:15,960 --> 00:12:18,000 Et c'est alors qu'intervient le JLD. 192 00:12:19,710 --> 00:12:23,400 Ce procès-verbal et ce scellé sont en effet transmis sans délai à ce juge. 193 00:12:23,940 --> 00:12:27,850 Le JLD statue dans les cinq jours à compter de leur réception par 194 00:12:28,050 --> 00:12:31,030 une ordonnance motivée et insusceptible de recours. 195 00:12:32,560 --> 00:12:35,950 Il a alors l'occasion d'entendre, au cours d'un débat contradictoire, 196 00:12:36,250 --> 00:12:40,540 le magistrat ayant réalisé la mesure, le procureur de la République, 197 00:12:40,740 --> 00:12:43,840 le cas échéant, l'avocat concerné et le bâtonnier. 198 00:12:44,800 --> 00:12:48,130 Et à la suite de ce débat, le JLD prend une décision qui peut 199 00:12:48,330 --> 00:12:51,130 être de deux ordres, soit il ordonne la restitution 200 00:12:51,330 --> 00:12:54,370 immédiate du document et le procès-verbal est détruit ad hoc, 201 00:12:54,850 --> 00:12:59,680 soit il estime la saisie justifiée, auquel cas il ordonne le versement 202 00:12:59,880 --> 00:13:03,160 du scellé et du procès-verbal au dossier de la procédure, 203 00:13:03,850 --> 00:13:08,050 sachant attention que l'article 56-1 prévoit bien, précise bien 204 00:13:08,250 --> 00:13:11,960 que cela n'empêche pas une contestation ultérieure en demandant la nullité 205 00:13:12,160 --> 00:13:15,340 de la perquisition devant la chambre de l'instruction ou devant la 206 00:13:15,540 --> 00:13:16,720 juridiction de jugement. 207 00:13:17,590 --> 00:13:20,620 Le JLD intervient ainsi en tant que magistrat de la contestation, 208 00:13:20,820 --> 00:13:23,590 c'est-à-dire uniquement en cas de désaccord par rapport à la saisie 209 00:13:23,790 --> 00:13:24,550 des pièces. 210 00:13:24,970 --> 00:13:28,510 Alors ce dispositif représente une forme particulièrement aboutie 211 00:13:30,520 --> 00:13:35,290 et manifeste de l'influence croissante du contradictoire au sein de l'enquête. 212 00:13:35,890 --> 00:13:39,640 Cela offre des pistes de réflexion en cas d'une éventuelle refonte 213 00:13:39,840 --> 00:13:42,970 de l'enquête, dans une perspective toujours plus grande de judiciarisation 214 00:13:43,170 --> 00:13:47,260 et de juridictionnalisation, avec des pistes de réflexion ici, 215 00:13:47,710 --> 00:13:53,260 ce contrôle a posteriori devant le JLD, est-ce qu'il faut prévoir des recours 216 00:13:53,460 --> 00:13:54,220 par ailleurs ? 217 00:13:54,420 --> 00:13:59,260 Alors la remarque est d'autant plus vraie que ce secret a été 218 00:13:59,460 --> 00:14:04,950 encore renforcé par la suite par la loi du 22 décembre 2021 donc 219 00:14:05,150 --> 00:14:09,760 loi pour la confiance dans l'institution judiciaire. 220 00:14:09,960 --> 00:14:15,880 Alors, en effet, cette loi, cet article, l'article 3 même de 221 00:14:16,080 --> 00:14:19,330 la loi du 22 décembre a modifié la portée du secret professionnel 222 00:14:19,530 --> 00:14:22,120 de l'avocat, de la protection qu'il offre aux justiciables, 223 00:14:22,750 --> 00:14:26,170 l'article préliminaire du code précise désormais que le respect 224 00:14:26,370 --> 00:14:30,010 du secret professionnel de la défense et du conseil est garanti au cours 225 00:14:30,610 --> 00:14:32,050 de la procédure pénale. 226 00:14:33,370 --> 00:14:39,370 Et s'agissant de la perquisition, le renforcement des garanties tient 227 00:14:39,570 --> 00:14:43,570 au fait qu'il est désormais exigé également un contrôle a priori du JLD, 228 00:14:43,770 --> 00:14:47,080 non plus seulement un contrôle a posteriori, un contrôle a priori, 229 00:14:47,380 --> 00:14:51,460 la perquisition d'un cabinet d'avocats ou du domicile d'un avocat doit 230 00:14:51,660 --> 00:14:55,330 désormais être autorisée par décision écrite et motivée du JLD. 231 00:14:55,810 --> 00:15:00,220 L'article 56-1 du Code de procédure pénale précise que lorsque la 232 00:15:00,420 --> 00:15:03,310 perquisition est justifiée par la mise en cause de l'avocat, 233 00:15:03,790 --> 00:15:06,700 elle ne peut être autorisée que s'il existe des raisons plausibles 234 00:15:06,900 --> 00:15:09,160 de le soupçonner d'avoir commis ou tenté de commettre, 235 00:15:09,490 --> 00:15:12,610 en tant qu'auteur ou complice, l'infraction qui fait l'objet de 236 00:15:12,810 --> 00:15:14,830 la procédure ou une infraction connexe. 237 00:15:15,370 --> 00:15:18,700 Et il est désormais précisé que le magistrat qui effectuera la 238 00:15:18,900 --> 00:15:22,570 perquisition devra non seulement veiller à ce que les investigations 239 00:15:22,770 --> 00:15:25,810 conduites ne portent pas atteinte au libre exercice de la profession 240 00:15:26,010 --> 00:15:28,300 d'avocat, donc ce que le texte prévoyait déjà, on l'a vu, 241 00:15:28,780 --> 00:15:32,390 mais également à ce qu'aucun document relevant de l'exercice des droits 242 00:15:32,590 --> 00:15:36,730 à la défense et couvert par le secret professionnel de la défense 243 00:15:36,930 --> 00:15:40,300 et du conseil, ne soit saisi et placé sous scellé. 244 00:15:41,290 --> 00:15:43,660 Et par ailleurs, comme avant la réforme, donc le bâtonnier ou son 245 00:15:43,860 --> 00:15:47,050 délégué peut s'opposer à la saisie d'un document ou d'un objet donc 246 00:15:47,250 --> 00:15:49,540 s'il estime que cette saisie est irrégulière. 247 00:15:50,050 --> 00:15:53,350 Le contentieux donc relatif à la régularité de la saisie est alors 248 00:15:53,550 --> 00:15:58,180 porté devant le JLD qui statue, on l'a vu par ordonnance motivée 249 00:15:58,380 --> 00:15:59,590 dans un délai de cinq jours. 250 00:16:00,160 --> 00:16:04,180 Mais la nouveauté ici tient au fait que cette ordonnance est désormais 251 00:16:04,380 --> 00:16:09,580 susceptible de recours, alors dans un délai de 24 h par 252 00:16:09,780 --> 00:16:13,750 le procureur de la République, l'avocat, le bâtonnier ou son délégué, 253 00:16:14,080 --> 00:16:17,620 l'administration ou l'autorité administrative compétente devant 254 00:16:17,820 --> 00:16:19,570 le président de la chambre de l'instruction. 255 00:16:20,020 --> 00:16:26,650 Et celui-ci est tenu de statuer dans les cinq jours suivant sa saisine. 256 00:16:26,850 --> 00:16:37,270 Alors, suivant sa saisine, il y a ici donc une amélioration 257 00:16:37,470 --> 00:16:40,780 assez forte qui par ailleurs, amène à s'interroger sur une éventuelle 258 00:16:40,980 --> 00:16:45,540 transposition de ce dispositif aux perquisitions visant les autres 259 00:16:46,180 --> 00:16:48,850 professionnels, notamment les journalistes demandent depuis plusieurs 260 00:16:49,050 --> 00:16:52,300 années à ce que l'ordonnance du JLD soit juridictionnelle. 261 00:16:53,050 --> 00:16:55,490 Cela participe par ailleurs d'un mouvement de juridictionnalisation 262 00:16:56,080 --> 00:16:59,800 puisque non seulement le juge intervient, mais en outre, 263 00:17:00,000 --> 00:17:02,980 il rend une ordonnance désormais juridictionnelle. 264 00:17:03,970 --> 00:17:07,240 Voilà et puis je mentionne par ailleurs dans le prolongement une 265 00:17:07,440 --> 00:17:15,220 décision QPC du 19 janvier 2023 numéro 2022-1031, par laquelle 266 00:17:15,420 --> 00:17:21,310 le Conseil constitutionnel a déclaré conforme à la Constitution l'article 267 00:17:21,510 --> 00:17:28,870 56-1 ainsi modifié par la loi du 22 décembre 2021, notamment au 268 00:17:29,070 --> 00:17:33,280 regard des mots, le juge des libertés étend son statut sur la contestation 269 00:17:33,480 --> 00:17:39,040 donc se posait la question de la compétence du JLD pour statuer 270 00:17:39,240 --> 00:17:40,090 sur cette contestation. 271 00:17:40,720 --> 00:17:47,080 Le conseil donc valide ici la décision sous la réserve énoncée au paragraphe 272 00:17:47,280 --> 00:17:51,970 11 de la décision au terme de laquelle, je cite,"le principe d'impartialité 273 00:17:52,330 --> 00:17:55,450 ne s'oppose pas à ce que le JLD qui a autorisé une perquisition 274 00:17:55,650 --> 00:17:58,900 statue sur la contestation d'une saisie effectuée à cette occasion 275 00:17:59,100 --> 00:18:01,420 par un autre juge des libertés et de la détention. 276 00:18:01,900 --> 00:18:04,750 En revanche, les dispositions contestées ne sauraient, 277 00:18:04,950 --> 00:18:09,400 sans méconnaître ce principe, être interprétées comme permettant 278 00:18:09,600 --> 00:18:12,100 qu'un même juge des libertés et de la détention effectue une saisie 279 00:18:12,300 --> 00:18:14,110 et statue sur sa contestation". 280 00:18:14,470 --> 00:18:18,850 Donc ce qui va permettre d'éviter justement la partialité du JLD, 281 00:18:19,050 --> 00:18:26,260 on considère que le JLD qui a autorisé la mesure, ne peut être celui devant 282 00:18:26,460 --> 00:18:29,120 qui est portée la contestation. 283 00:18:29,320 --> 00:18:35,770 Alors, ici, on pouvait s'interroger, 284 00:18:35,970 --> 00:18:41,950 c'est-à-dire que parfois, le fait de permettre au JLD de 285 00:18:42,150 --> 00:18:49,780 contrôler a posteriori la mesure pourrait permettre justement de 286 00:18:50,650 --> 00:18:55,220 consolider son contrôle et de montrer que l'opération était nécessaire. 287 00:18:55,420 --> 00:18:56,180 Je m'explique. 288 00:18:56,620 --> 00:18:59,050 La critique, j'ouvre une parenthèse, mais elle est importante, 289 00:18:59,290 --> 00:19:02,080 la critique que l'on adresse parfois au JLD consiste à délivrer des 290 00:19:02,280 --> 00:19:08,450 autorisations un petit peu suspendues qui interviennent dans un dossier 291 00:19:08,650 --> 00:19:10,000 que le JLD ne maîtrise pas, c'est la critique d'un contrôle, 292 00:19:10,200 --> 00:19:14,030 si vous voulez, un peu ineffectif. 293 00:19:14,720 --> 00:19:21,680 Or la vertu que représente un contrôle a posteriori consiste à permettre 294 00:19:21,880 --> 00:19:26,450 au JLD justement d'effectuer un contrôle plus effectif et finalement 295 00:19:26,900 --> 00:19:29,840 lui confier le pouvoir de contrôler une mesure qu'il a lui-même autorisée 296 00:19:30,470 --> 00:19:33,140 lui permettrait aussi justement de consolider son contrôle, 297 00:19:33,340 --> 00:19:36,200 de consolider cette autorisation, c'est-à-dire que dans le cas d'une 298 00:19:36,400 --> 00:19:39,320 perquisition, très souvent, en réalité, c'est l'opération en 299 00:19:39,520 --> 00:19:43,280 elle-même qui permet a posteriori de justifier que l'opération était 300 00:19:43,480 --> 00:19:48,890 nécessaire, qui n'est pas forcément 301 00:19:49,090 --> 00:19:54,620 pleinement justifiée ou motivée au stade de l'autorisation lorsque 302 00:19:54,820 --> 00:19:57,840 le juge autorise une mesure. 303 00:19:58,040 --> 00:20:01,310 Voilà, c'est une réflexion que j'ouvre sur l'articulation entre 304 00:20:01,510 --> 00:20:02,990 l'autorisation et le contrôle. 305 00:20:03,230 --> 00:20:04,580 Autoriser n'est pas contrôler. 306 00:20:05,240 --> 00:20:08,090 Mais justement, pour renforcer ce contrôle du JLD, on pourrait 307 00:20:08,290 --> 00:20:15,740 considérer que le contrôle a posteriori d'une mesure permet de justifier 308 00:20:19,070 --> 00:20:20,840 finalement l'autorisation qu'il a donnée. 309 00:20:21,260 --> 00:20:26,230 C'est l'une des interprétations possibles et étant entendu d'ailleurs 310 00:20:26,430 --> 00:20:30,500 que le JLD pourrait tout à fait se dédire et considérer que finalement, 311 00:20:30,700 --> 00:20:33,730 en l'espèce, l'opération ne s'est pas déroulée conformément, 312 00:20:33,930 --> 00:20:35,480 par exemple, aux prescriptions. 313 00:20:39,530 --> 00:20:41,600 L'interprétation ici retenue par le Conseil constitutionnel, 314 00:20:42,020 --> 00:20:45,110 on le voit, est différente et tout se discute, puisqu'au demeurant, 315 00:20:45,310 --> 00:20:48,380 il fait appel ici au principe d'impartialité. 316 00:20:48,580 --> 00:20:51,530 C'est bien un JLD qui est compétent, mais ça ne peut être le même que 317 00:20:51,730 --> 00:20:53,840 celui qui a autorisé la mesure. 318 00:20:55,670 --> 00:20:59,510 Voilà alors par ailleurs, notons pour ce secret professionnel 319 00:20:59,710 --> 00:21:04,700 de l'avocat et pour ces perquisitions, que ces dispositions ont été vues 320 00:21:04,900 --> 00:21:06,770 comme une amélioration de la protection du secret. 321 00:21:06,970 --> 00:21:10,550 Néanmoins, le législateur a prévu des exceptions en matière de conseil 322 00:21:10,750 --> 00:21:14,450 introduites à l'article 56-1-2 du Code de procédure pénale, 323 00:21:14,650 --> 00:21:17,780 donc auquel je vous renvoie, désormais en effet, en matière 324 00:21:17,980 --> 00:21:21,140 de perquisition, le secret professionnel du conseil est 325 00:21:21,340 --> 00:21:24,980 inopposable aux mesures d'enquête ou d'instruction lorsque celles-ci 326 00:21:25,280 --> 00:21:28,550 portent sur des infractions de fraude fiscale, de corruption, 327 00:21:29,030 --> 00:21:32,540 de trafic d'influence en France comme à l'étranger, de financement 328 00:21:32,740 --> 00:21:36,380 du terrorisme, ainsi qu'au blanchiment de ces délits, et lorsque les 329 00:21:36,580 --> 00:21:39,830 consultations, correspondances ou pièces détenues ou transmises 330 00:21:40,030 --> 00:21:43,700 par l'avocat ou son client établissent la preuve de leur utilisation aux 331 00:21:43,900 --> 00:21:47,420 fins de commettre ou de faciliter la commission des infractions en 332 00:21:47,620 --> 00:21:48,380 question. 333 00:21:48,740 --> 00:21:52,130 Ces conditions sont cumulatives, à défaut, le secret professionnel 334 00:21:52,610 --> 00:21:54,080 sera bien opposable. 335 00:21:54,950 --> 00:22:00,440 Alors d'après une lecture combinée des articles 56-2 et 56-1 du Code 336 00:22:00,640 --> 00:22:03,500 de procédure pénale, le bâtonnier ou son délégué peut 337 00:22:03,700 --> 00:22:07,520 ainsi s'opposer, pendant la perquisition, à la saisie des documents 338 00:22:07,730 --> 00:22:12,650 que j'évoquais, quand bien même les conditions apparaîtraient remplies, 339 00:22:13,130 --> 00:22:17,810 et il appartient alors au JLD, puis, le cas échéant, 340 00:22:18,010 --> 00:22:20,780 au président de la chambre de l'instruction, de déterminer si 341 00:22:20,980 --> 00:22:24,230 les documents ont trait, d'une part, à l'activité de conseil 342 00:22:24,430 --> 00:22:28,820 de l'avocat et si les documents saisis établissent d'autre part 343 00:22:29,020 --> 00:22:33,740 la preuve de leur utilisation aux fins de commettre ou de faciliter 344 00:22:34,040 --> 00:22:36,260 la commission d'une infraction. 345 00:22:38,120 --> 00:22:41,350 Voilà donc c'est le dispositif ainsi mis en place. 346 00:22:41,550 --> 00:22:44,900 On attend aussi encore beaucoup de l'évolution et de la pratique 347 00:22:45,100 --> 00:22:51,470 pour davantage avoir de recul sur ce dispositif. 348 00:22:51,670 --> 00:22:54,500 Voilà, donc j'en ai terminé pour ce point. 349 00:22:55,850 --> 00:23:00,290 Nous continuerons donc la prochaine fois avec l'étude, B, 350 00:23:00,710 --> 00:23:02,220 de la géolocalisation. 351 00:23:02,420 --> 00:23:03,180 Je vous remercie.